(New York) Les cours du brut ont légèrement progressé mardi, mais le marché semble globalement rassuré par la reprise « d’ici à la fin de la semaine » des activités de l’opérateur américain d’oléoducs Colonial Pipeline, visé le week-end dernier par une cyberattaque.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 68,55 dollars à Londres, en hausse de 0,34 % ou 23 cents par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin a gagné 0,55 % ou 36 cents, à 65,28 dollars.

Malgré un léger rebond peu avant la clôture, les cours de l’or noir ont évolué à la baisse pendant l’essentiel des séances européenne et américaine.

Cette faible réaction après le piratage informatique vient du fait que « Colonial a déclaré avoir l’intention de restaurer ses opérations dans quelques jours, ce qui devrait limiter l’impact sur les prix à court terme », note Robbie Fraser de Schneider Electric.

« Toutefois, un risque haussier subsiste si ce calendrier est retardé, ce qui déclencherait une nouvelle hausse des importations américaines par voie maritime depuis l’Europe et d’autres marchés mondiaux », précise l’expert.

En plus des garanties de Colonial Pipeline, qui transporte 45 % des carburants consommés sur la Côte est américaine, le gouvernement a pris plusieurs mesures d’urgence pour éviter les risques de pénurie d’essence.

Il a autorisé dès dimanche soir les chauffeurs routiers transportant des produits raffinés à travailler plus longtemps qu’habituellement.  

Mardi, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a aussi « accordé une dérogation temporaire pour assurer qu’un approvisionnement adéquat en essence soit disponible dans les zones touchées ».

Les gouverneurs de Géorgie et de Caroline du Nord ont, pour leur part, signé des décrets levant les limites de poids pour les camions transportant du carburant.

Par ailleurs, le marché a pris connaissance du rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans lequel le cartel s’est montré optimiste pour la demande mondiale grâce aux campagnes de vaccination et à la reprise de l’activité économique.  

Celle-ci devrait atteindre une moyenne de 96,5 millions de barils par jour en 2021, soit une hausse de 5,95 mbj par rapport aux dernières estimations de l’OPEP.

Avec ses alliés de l’OPEP+, le cartel a prévu d’augmenter progressivement ses niveaux de production qu’il contrôle depuis le début de la pandémie afin de ne pas submerger le marché d’or noir et de voir les prix s’effondrer.