(New York) La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, plutôt maussade en l’absence de progrès dans les négociations d’un plan de soutien à l’économie américaine et accusant sa première baisse hebdomadaire en trois semaines.

L’indice vedette Dow Jones a avancé de 0,16 % à 30 046,37 points. Le NASDAQ, à dominante technologique, a perdu 0,23 % à 12 377,87 points et le S&P 500 a cédé 0,13 % à 3663,46 points.

Sur la semaine, le Dow Jones et le NASDAQ sont en repli d’un gros demi-point de pourcentage et le S&P 500 d’un point.

Sixième gain hebdomadaire à Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse vendredi, mais elle a malgré tout réussi à enregistrer un sixième gain hebdomadaire de suite, porté par l’optimisme lié aux vaccins contre la COVID-19 et à leur rôle dans une reprise pour les prochains mois.

Le marché a augmenté de près de 13 % depuis l’Halloween, en raison des nouvelles positives sur les vaccins qui suggèrent que les choses s’amélioreront progressivement dans les 12 prochains mois, a estimé Philip Petursson, stratège en chef des placements chez Gestion de placements Manuvie.

« Au fur et à mesure que le vaccin et d’autres vaccins deviendront plus disponibles, et que de plus en plus de personnes se feront vacciner, et que l’économie commencera à rouvrir, le chômage commencera à diminuer et nous pourrons laisser libre cours à cette énorme quantité d’épargne accumulée grâce à la COVID. Les choses semblent assez solides pour 2021 », a-t-il estimé lors d’une entrevue.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a rendu 44,42 points pour terminer la journée avec 17 548,92 points. Sur l’ensemble de la semaine, il a pris environ 28 points, et se rapproche depuis le début novembre de son sommet record.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,31 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 78,53 cents US de la veille.

L’impasse au Congrès inquiète Wall Street

« Les négociations autour d’une nouvelle aide économique américaine, quoique positives, ne vont pour l’instant nulle part », a noté Jake Scott, de Schaeffer.

Les discussions bloquent au Congrès sur le plan de soutien à l’économie, démocrates et républicains n’ayant toujours pas réussi à mettre de côté leurs profondes divergences, alors que les aides sociales liées à la COVID-19 vont expirer à la fin du mois pour des millions d’Américains.

Malgré l’optimisme autour de l’arrivée imminente du vaccin Pfizer/BioNTech, les États-Unis, pays le plus touché au monde par l’épidémie, viennent d’enregistrer près de 6000 décès de la COVID-19 en 48 heures, et leur bilan global approche des 300 000 morts.

« Les deux facteurs qui poussent le marché vers le bas sont le manque de progrès sur le front de la relance budgétaire et les nouvelles décevantes venant du Royaume-Uni sur le Brexit », a expliqué Karl Haeling de LBBW.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a estimé vendredi l’échec des négociations post-Brexit « très très probable ». Ce dernier et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont laissé jusqu’à dimanche pour trancher sur « l’avenir » des pourparlers.  

Les investisseurs semblaient également prendre une pause après les records engrangés ces dernières semaines : « il y a des signes d’enthousiasme excessif sur le marché et les investisseurs sont un peu partagés sur la marche à suivre », a relevé M. Haeling.

Enthousiasme démesuré ?

Parmi ces signes d’enthousiasme peut-être démesuré, l’expert pointait les introductions en Bourse fracassantes cette semaine d’Airbnb et du livreur de repas DoorDash.

Le titre de la plateforme de locations de logements Airbnb, qui avait plus que doublé à son entrée en Bourse jeudi (+113 %), a lâché 3,77 % en clôture vendredi. DoorDash, qui avait terminé en hausse de 85 % le jour de son entrée en Bourse, a perdu 5,91 %.

« Personne ne sait vraiment pourquoi ces choses s’échangent à un prix si haut au-dessus de leur valeur », s’est étonné l’expert de LBBW. « Si l’ensemble du marché était ainsi en forte hausse, cela me donnerait plus de souci », a toutefois souligné le gestionnaire de portefeuille.

Le titre de Tesla a calé, après ses records des derniers jours, perdant 2,72 % à 609,99 dollars alors qu’une note de Jefferies s’est dite sceptique sur la capacité du constructeur de véhicules électriques haut de gamme à dominer son marché.

Disney a grimpé de 13,59 % après avoir présenté la veille aux investisseurs son offensive et ses succès en diffusion continue avec Disney+.

Le titre du laboratoire Pfizer, dont le vaccin attend un feu vert imminent des autorités sanitaires américaines, a lâché 1,46 %.

Le rendement obligataire sur les bons du Trésor à 10 ans perdait du terrain à 0,893 1 % contre 0,906 3 %, les obligations, une valeur sûre, attirant les investisseurs.