(Londres) Les cours du pétrole étaient en hausse mercredi, revenant à des niveaux inédits depuis cinq mois, alimentés par l’anticipation d’une baisse des stocks de brut et d’essence aux États-Unis, selon des données de l’EIA attendus plus tard dans la journée.

Vers 5 h 45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 45,38 dollars à Londres, en hausse de 2,14 % par rapport à la clôture de mardi.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre grimpait de 2,33 % à 42,67 dollars.

Les deux cours de référence retrouvaient ainsi des niveaux proches de ceux de début mars, au moment de la chute déclenchée par une courte, mais intense guerre des prix entre la Russie et l’Arabie saoudite, et l’aggravation de la pandémie de COVID-19 en Europe.

Plusieurs analystes désignaient la baisse attendue des stocks de brut et d’essence américains pour la semaine achevée le 31 juillet comme facteur principal de soutien des cours, en qualité de témoin de la vigueur de la demande chez le premier consommateur mondial d’or noir.

Selon une compilation des estimations rassemblées par l’agence Bloomberg, les stocks de brut devraient avoir reculé de 3,35 millions de barils et ceux d’essence de 500 000 barils, des chiffres à confirmer avec la publication officielle des données par l’Agence américaine d’Information sur l’Énergie (EIA) plus tard dans la journée.

Les analystes s’appuyaient notamment sur les chiffres - cependant jugés moins fiables que ceux de l’EIA - de l’American Petroleum Institute (API), fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier, qui ont fait état mardi d’une baisse importante des stocks de brut.

« Nous pensons que l’optimisme affiché par les acteurs du marché pétrolier et les prix du pétrole eux-mêmes sont excessifs », a néanmoins expliqué Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank.

« L’expansion prématurée de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le fait que la demande reste assez faible plaident contre toute nouvelle hausse des prix », a-t-il ajouté.

« La COVID-19 reste préoccupante et la hausse continue des infections devrait permettre de contenir les prix pendant le reste de l’été », a renchéri Bjornar Tonhaugen, de Rystad Energy, « en l’absence d’autres nouvelles haussières ».  

La pandémie de nouveau coronavirus a tué plus de 700 000 personnes dans le monde depuis sa découverte en Chine en décembre, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de source officielle mercredi à 2 h 55.