Au lendemain d'une semaine difficile en Bourse, marquée par les soubresauts de la dispute commerciale entre Washington et Pékin, les investisseurs souhaiteront sans doute pouvoir recentrer leur attention sur la conjoncture économique.

Au lendemain d'une semaine difficile en Bourse, marquée par les soubresauts de la dispute commerciale entre Washington et Pékin, les investisseurs souhaiteront sans doute pouvoir recentrer leur attention sur la conjoncture économique.

Car, après les données de l'emploi en novembre moins fortes que prévu, vendredi dernier, les mesures de l'inflation dans l'économie américaine seront sous la loupe cette semaine.

Ça commence demain avec la mise à jour des indices de prix aux producteurs (ou indices PPI, dans le jargon des économistes). Suivront mercredi les indices de prix à la consommation (indices CPI) pour le mois de novembre.

Ces indicateurs d'inflation seront particulièrement suivis à une semaine de la décision de hausse de taux d'intérêt - la quatrième en 2018 - attendue de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Aussi, les plus récentes données de l'emploi aux États-Unis ont confirmé que, pour le deuxième mois de suite, la hausse des salaires en novembre s'est maintenue au niveau de 3,1 % (annualisé), ce qui est le plus élevé depuis 2009.

HAUSSE DE L'INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION

Dans leur billet hebdomadaire, publié vendredi, les économistes du Mouvement Desjardins rappelaient que « l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a enregistré en octobre une hausse mensuelle de 0,3 %, soit sa plus forte depuis janvier ».

Toutefois, ce sursaut d'inflation avait été en partie appuyé par une augmentation des prix de l'essence, composante qui s'est inversée en novembre avec la rechute des cours pétroliers. 

Par conséquent, prévoient les économistes de Desjardins, le taux d'inflation annualisé devrait passer « de 2,5 % à 2,2 % en novembre ». En contrepartie, le taux d'inflation de base, qui exclut les aliments et l'énergie, « devrait légèrement s'accélérer de 2,1 % à 2,2 % ».

Dans ce contexte, estime pour sa part Alex Bellefleur, économiste en chef et stratège en allocation d'actifs chez Placements Mackenzie à Montréal, « la hausse de taux de la semaine prochaine par la Fed est déjà acquise dans les marchés financiers. Ce qui change toutefois, en conséquence des perspectives économiques qui se brouillent, c'est qu'on s'attend désormais à une seule hausse de taux l'an prochain, durant la première moitié de l'année. La possibilité d'une deuxième hausse en 2019 est de plus en plus écartée ».

Et les marchés boursiers ?

« Le meilleur scénario en Bourse passerait par une pause des hausses de taux de la Fed, un cessez-le-feu commercial plus durable entre les États-Unis et la Chine et un atterrissage en douceur de l'économie américaine en 2019 », indique Martin Roberge, analyste chez Canaccord Genuity, dans sa note hebdomadaire.

« Inversement, le pire scénario en Bourse serait un resserrement de politique monétaire par la Fed et les autres banques centrales du monde, une autre augmentation de tarifs douaniers américains contre la Chine et la perspective d'une récession vers la fin de 2019. »

JEUDI

Fin d'année mitigée pour Transat AT ?

Les résultats de fin d'exercice 2018 s'annoncent mitigés chez le voyagiste Transat AT et sa filiale Air Transat, en raison d'une forte concurrence de prix sur le marché transatlantique et de la hausse du coût du carburant qui ont sévi l'été dernier. Aussi, les investisseurs suivront la mise à jour des perspectives d'affaires de Transat AT durant l'importante saison d'hiver (forfaits soleil/plage), ainsi que ses projections pour la saison estivale de l'an prochain. Les analystes anticipent un repli du bénéfice au 4e trimestre, à 22 millions contre 148 millions il y a un an. 

JEUDI

Costco en rapport trimestriel

Le colosse américain des magasins-entrepôts diffusera jeudi les résultats du premier trimestre de son exercice 2019, terminé le 26 novembre. La question : Costco a-t-il pu maintenir son avantage de rentabilité et de productivité de vente par pied carré par rapport aux gros détaillants en Amérique du Nord ? Parmi les analystes, on s'attend à un autre trimestre de croissance annualisée des ventes de l'ordre de 8 % autour de 34,5 milliards US. Quant au bénéfice net, il est attendu en hausse enviable de 11 %, à 715 millions US.