Les cours pétroliers ont nettement baissé jeudi sous le coup de multiples éléments jugés de mauvais augure sur une réduction marquée de l'offre mondiale, que ce soit en Russie, dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou aux États-Unis.

Le prix du baril de référence (WTI) a reculé de 1,22$ à 52,61$ sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le marché n'a pas bien pris l'annonce que la production russe est restée au même niveau en février qu'en janvier: cela montre que l'accord avec l'OPEP n'y a pas été respecté plus avant», a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La Russie participe depuis le 1er janvier à des baisses concertées de production entre plusieurs pays, en premier lieu les membres de l'OPEP, dans le but affiché de stabiliser le marché.

Or, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère russe de l'Energie, la production du pays s'est maintenue le mois dernier, laissant craindre que les compagnies locales aient cessé de ralentir leur activité.

«On se remet à se poser des questions sur l'accord entre l'OPEP et d'autres pays», a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.

Certes, les derniers chiffres en date sur la production du cartel, publiés par l'agence Bloomberg, montrent qu'elle a décliné en février. Mais ce recul a largement été assumé par la seule Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP et fer-de-lance des accords de baisses de l'offre.

Parmi les autres membres, «des données de presse montrent que les exportations irakiennes ont augmenté en février, (...) ce qui remet en cause les propos du secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo, qui estime que les pays du cartel respectent à 90% leurs objectifs», a commenté Michael Hewson, de Markets.

Après l'Arabie saoudite, l'Irak est le deuxième plus gros producteur de l'OPEP et, même s'il a officiellement accepté d'importantes baisses de production, il avait beaucoup traîné des pieds pour signer ces accords fin 2016.

À ces éléments sur la Russie et l'OPEP «s'ajoutent le fait que les réserves de brut ont encore monté aux États-Unis», a souligné M. Lipow.

Les chiffres hebdomadaires du département de l'Énergie (DoE) ont fait état mercredi d'une nouvelle hausse de ces stocks à un record, ainsi que d'une avancée de la production qui semble s'installer à plus de neuf millions de barils par jour.