Wall Street a baissé mardi, plusieurs déclarations de Donald Trump suscitant la méfiance à trois jours de son investiture comme président américain: le Dow Jones a perdu 0,30% et le Nasdaq 0,63%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a cédé 58,96 points à 19 826,77 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 35,39 points à 5538,73 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 6,75 points, soit 0,30% également, à 2267,89 points.

«Des inquiétudes commencent à s'installer chez les investisseurs sur les mesures de croissance annoncées par M. Trump», a mis en avant Bill Lynch, de Hinsdale Associates. «Il y a un peu de nervosité, puisque l'on n'est qu'à trois jours de son investiture.»

L'ambiance était d'autant plus fébrile que les investisseurs américains revenaient d'un week-end de trois jours, lundi ayant été férié, pendant lequel le républicain, qui deviendra officiellement président vendredi, a multiplié les déclarations.

Parmi les propos jugés susceptibles d'inquiéter les marchés américains, qui avaient jusqu'alors bondi dans le sillage de l'élection de M. Trump, le futur chef d'État s'est notamment inquiété de la force du dollar, dans un entretien au Wall Street Journal, et ainsi déclenché un brusque affaiblissement du billet vert.

Il a aussi assuré vouloir maintenir une assurance-maladie «pour tous», ce qui souligne ses divergences avec une majorité parlementaire républicaine décidée à abroger la réforme «Obamacare», et tenu de nouveaux propos protectionnistes en menaçant de taxer lourdement les importations de véhicules produits par les constructeurs allemands au Mexique.

En fin de compte, «on attend surtout la cérémonie d'investiture de vendredi», a résumé Sam Stovall, de CFRA, soulignant le peu d'indicateurs américains mardi à part l'annonce d'un ralentissement de l'activité industrielle de la région de New York en janvier.

Pour le reste, sur le plan international, les marchés ont assimilé un discours de Theresa May, chef du gouvernement britannique, sur le «Brexit», mais, alors que ces déclarations ont contribué à relancer considérablement la livre sterling en levant des incertitudes, elles n'ont pas semblé dans l'immédiat beaucoup agir sur les marchés d'actions.

Parmi les valeurs, la banque Morgan Stanley, qui a fait part de résultats solides pour 2016 avec une accélération de ses activités de courtage au quatrième trimestre, a néanmoins perdu 3,8%, suivant une déprime générale du secteur financier.

Le cigarettier Reynolds (Camel), a gagné 3,06% à 57,68 $US après sa prise de contrôle pour presque 50 milliards US par le britannique British American Tobacco (Lucky Strike).

General Motors, qui a dit investir un milliard de dollars de plus aux É ats-Unis et y créer jusqu'à 5000 emplois supplémentaires dans les prochaines années, devenant ainsi le dernier constructeur automobile en date à céder aux injonctions de Donald Trump pour développer leurs activités sur le sol américain, a cédé 0,08%.

En outre, le dollar canadien a pris plus d'un demi-cent US, à la suite de la publication des propos de Donald Trump sur le dollar américain.

Le huard a gagné 0,61 cent US à 76,58 cents US à la veille de la prochaine annonce de la Banque du Canada au sujet de son taux d'intérêt directeur.

Du côté des marchés boursiers, l'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a glissé de 37,93 points à 15 441,36 points, tiré vers le bas par les pertes des secteurs de l'industrie et de la finance.

-Avec La Presse canadienne