L'euro baissait un peu et la livre britannique montait légèrement face au dollar jeudi dans un marché peinant à trouver une direction alors que les inquiétudes provoquées par le vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE) restaient élevées.

Vers 9h (15h à Paris), l'euro valait 1,1107 dollar contre 1,1124 dollar mercredi vers 17h mercredi.

La monnaie unique européenne baissait un peu face à la monnaie nippone, à 114,09 yens contre 114,35 yens mercredi.

Le dollar aussi perdait un peu de terrain face à la devise japonaise, à 102,71 yens contre 102,80 yens la veille.

La livre britannique gagnait du terrain face à la monnaie unique, à 82,46 pence pour un euro contre 82,67 pence mercredi.

Elle montait également face au billet vert, à 1,3471 dollar contre 1,3455 dollar la veille.

«Le marché des changes continue de se stabiliser à court terme après avoir absorbé relativement bien le choc initial du Brexit», commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.

Même la livre tentait de se reprendre un peu face à l'euro et au dollar, les cambistes effectuant quelques achats à bon compte après les plus bas en respectivement plus de deux ans (83,79 pence pour un euro) et près de 31 ans atteints lundi (1,3121 dollar pour une livre).

Mais la livre devrait continuer à subir les effets du vote de sortie de l'UE, car le poids que le Brexit va faire peser sur la croissance et les échanges du Royaume-Uni pourrait nécessiter une nouvelle dose de relance de la Banque d'Angleterre (BoE), positive pour l'économie, mais négative pour la devise.

En effet, cette relance pourrait se traduire par une baisse des taux d'intérêt de l'institution, ce qui rendrait la devise moins rémunératrice, ou par de nouveaux rachats d'actifs qui dilueraient la valeur de la monnaie.

Dans ce contexte, les cambistes seront particulièrement attentifs jeudi à un discours du gouverneur de la banque centrale britannique Mark Carney à 11h.

Intervenant pour la deuxième fois et de façon exceptionnelle depuis l'annonce des résultats du référendum du 23 juin, M. Carney a «décidé de se placer sur le devant de la scène, dans l'espoir de tempérer les turbulences créées par le vote pour le Brexit», estimait Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

Pour Mme Ozkardeskaya, le gouverneur pourrait annoncer «des plans de contingence pour assurer la liquidité et calmer l'activité sur les marchés financiers».

De plus, le vote en faveur du Brexit a créé de forts remous dans la classe politique britannique, les deux principaux partis se trouvant en crise: le premier ministre conservateur David Cameron a annoncé sa démission et son successeur à la tête du parti sera investi le 9 septembre, tandis que le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn a perdu mardi un vote de confiance de ses députés.

Ainsi, la livre devrait rester sous pression tant que l'incertitude politique dans le pays reste élevée.

En plus de la tourmente liée au Brexit, un indicateur paru mercredi risque de conforter la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa prudence quant à une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis. En effet, l'inflation annuelle a ralenti en mai aux États-Unis, à 0,9%, selon l'indice PCE.

Or, l'éloignement de toute action de la Fed risque de peser sur la monnaie américaine.

Vers 9h, la devise suisse montait face à l'euro, à 1,0849 franc pour un euro, comme face au dollar, à 0,9769 franc pour un dollar.

La devise chinoise baissait face au billet vert, à 6,6482 yuans pour un dollar contre 6,6368 yuans pour un dollar mercredi à 11h30.

L'once d'or a fini à 1317$ au fixage du matin, contre 1321,50$ mercredi soir.