Les investisseurs attendent avec fébrilité la publication par Bombardier des résultats financiers du troisième trimestre de l'exercice de 2015, qui seront annoncés tôt jeudi matin. Mais ceux qui espèrent des clarifications concernant le plan stratégique et le carnet de commandes de Bombardier seront déçus.

Les actions subalternes de Bombardier oscillent autour de 1,60$ ces dernières semaines. Une pointe à 1,75$ avait été marquée au début d'octobre, cependant qu'un bas de 1,46$ a été établi pour le mois, hier. Sur un an, la fourchette va de 4,43$ à 1,03$. C'est bien ce que l'on appelle un titre volatil.

Pour que cesse le cycle négatif dans lequel elle se trouve, Bombardier devra clarifier la façon dont elle compte affronter «les vents contraires» auxquels elle fait face, estime Kevin Chiang, de Marchés mondiaux CIBC.

«Les actions de Bombardier ont été accablées en partie en raison de la confusion concernant le plan stratégique de la direction, commente de même Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. Malheureusement, nous ne voyons pas de changement avec les résultats du troisième trimestre.»

De fait, Bombardier a avisé les intéressés hier que «dorénavant, il n'y aura plus de période de questions pour les médias à la fin de la téléconférence» où la direction de Bombardier passera en revue les résultats financiers du dernier trimestre. Seuls les analystes et investisseurs institutionnels importants pourront donc discuter avec Alain Bellemare, président et chef de la direction, et John Di Bert, vice-président principal et chef de la direction financière, à 8 h jeudi.

Les «vraies nouvelles» viendront plutôt à la prochaine Journée des investisseurs de Bombardier, programmée pour le 24 novembre, croit de toute manière l'analyste de RBC qui s'intéresse particulièrement à la fonte des liquidités du groupe avec l'enflure des investissements dans les nouveaux avions de la C Series. En vertu des ententes conclues avec ses prêteurs, Bombardier doit conserver au moins 1 milliard US dans ses coffres à tout moment.

Les experts financiers ont nettement réduit leurs attentes concernant les chiffres de Bombardier ces dernières semaines. Un bénéfice avant amortissement, taxes et intérêt de 253 millions, laissant un bénéfice net ajusté de 55 millions, ferait maintenant leur bonheur. Par action, il s'agit d'un résultat net positif de près de 3 cents. C'est deux fois moins qu'au trimestre précédent.

Les recettes sont attendues à 4,6 milliards par le consensus des analystes. Il s'agit sensiblement du niveau affiché au terme du deuxième trimestre. Bombardier a excédé cette cible lors de cinq des huit dernières publications, mais a manqué la prévision de bénéfice par action une fois sur deux.

L'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, croit que les bénéfices importent moins aux investisseurs que les commentaires que pourrait faire la direction sur la position financière de l'entreprise et les initiatives stratégiques. Mais cela est peu probable, croit-il lui aussi, le nouveau chef des finances étant en poste depuis moins de trois mois.