Réputé pour son inébranlable optimisme depuis trois ans, Stéphane Rochon, directeur de la recherche chez BMO Nesbitt Burns, était tout sourire, jeudi, alors que l'indice Dow Jones des valeurs industrielles a cassé le cap historique des 17 000 points, tandis que le S & P 500 établissait une nouvelle marque. Une hausse d'environ 10 % des grands indices américains d'ici un an lui paraît maintenant dans les plans.

Le stratège se réjouit plus encore du boom de l'emploi aux États-Unis en juin, qui confirme l'accélération de l'économie américaine. Avec 288 000 embauches nettes le mois dernier, le marché américain du travail va de mieux en mieux, et la tendance des embauches a rarement été aussi rapide. «Le bull market [marché boursier haussier] pourrait durer bien plus longtemps que les gens le croient», commente Stéphane Rochon.

Les grands indices progressent habituellement de 12 % par année (9 % en moyenne) quand le chômage décroît, démontre son étude sur la corrélation du marché boursier et des cycles de création d'emplois aux États-Unis depuis 1962. Le S & P 500 a notamment triplé entre juillet 1992 et décembre 2000.

Le chef de la recherche de BMO Nesbitt Burns, le bras de courtage aux particuliers du Groupe financier BMO, voit le S&P 500 à 2200 d'ici un an. Cela représente un rendement potentiel de 11 %, sans même compter sur les dividendes, par rapport au niveau actuel. Le même taux de croissance porterait le Dow a près de 19 000.

Selon Stéphane Rochon, les investisseurs qui misent sur des thèmes prometteurs peuvent aspirer à des rendements encore plus élevés. L'immobilier américain lui paraît un secteur d'investissement particulièrement intéressant. La «réindustrialisation» de l'Amérique du Nord est un autre de ses thèmes favoris.

Pas de correction en vue

L'expert de la BMO, qui travaillait précédemment chez Crédit Suisse à New York, ne croit pas en la menace d'une importante correction prochaine. «J'entends ce refrain depuis deux ans, mais la conjoncture économique ne se prête pas à une chute des Bourses de plus de quelques points de pourcentage», répond le stratège, interrogé jeudi par La Presse Affaires.

Le dernier grand marché haussier, de 1982 à 1998, n'a vu que trois corrections de plus de 10 %, rappelle-t-il. «En 16 ans, il s'agit d'événements rares.» Sur le plan fondamental, l'amélioration de la tendance économique (la trajectoire que suit l'économie) avec la reprise des marchés du logement et de l'emploi aux États-Unis soutient la croissance boursière. Même les marchés émergents sont encourageants, note Stéphane Rochon.

Il n'aura fallu que 223 jours à l'indice Dow Jones des industrielles de la Bourse de New York pour gravir la dernière marche de 1000 points qui le porte aujourd'hui à plus de 17 000 points, et aussi un peu plus de six mois pour passer de 15 000 à 16 000 points avant cela. Le rythme augmente puisqu'il avait fallu presque six ans au Dow Jones des industrielles pour passer de 14 000 à 15 000 points. On avait par ailleurs attendu plus de 14 ans pour passer de 2000 à 3000 points, dans les années 80 et 90. Il s'agissait, dans ce cas, d'un saut de 50 %, alors que le dernier jalon ne représente que 6 % de hausse.

Le saviez-vous?

Il n'aura fallu que 223 jours à l'indice Dow Jones des industrielles de la Bourse de New York pour gravir la dernière marche de 1000 points qui le porte aujourd'hui à plus de 17 000 points, et aussi un peu plus de six mois pour passer de 15 000 à 16 000 points avant cela. Le rythme augmente puisqu'il avait fallu presque six ans au Dow Jones des industrielles pour passer de 14 000 à 15 000 points. On avait par ailleurs attendu plus de 14 ans pour passer de 2000 à 3000 points, dans les années 80 et 90. Il s'agissait, dans ce cas, d'un saut de 50 %, alors que le dernier jalon ne représente que 6 % de hausse.