Première séance, première semaine et premier mois négatifs. Tout cela n'augure rien de bon pour la suite de 2014 en Bourse.

Les grands indices boursiers tant américains que canadiens ont terminé le mois de janvier dans le rouge, alors que l'on s'attendait à voir au moins quelques gains après la folle envolée de 2013. Dans le cas de l'indice américain Dow Jones, le recul cumulatif de 5,3% est le plus marqué depuis 2009. L'indice S&P de la Bourse de Toronto, qui avait relativement bien tenu le coup jusqu'alors, l'a finalement rejoint en territoire négatif, hier.

L'ennui est que le mois de janvier est considéré comme un baromètre boursier étonnamment fiable, suivant le Stock Trader's Almanac, la bible des boursicoteurs. Cela tiendrait principalement du moral des consommateurs en début d'année.

La théorie s'avère surtout dans les marchés haussiers. Une performance boursière positive en janvier a été suivie par un rendement moyen entre février et décembre significativement plus élevé, 86% du temps depuis 1940. «Si janvier est bon, l'année sera bonne», dit l'adage bien connu des négociateurs professionnels.

Mais le baromètre est aussi fiable dans les mauvaises années. «Même si quelques années ont fini avec des hausses, tous les mois de janvier négatifs depuis 1950 ont été suivis par un marché baissier, une correction de 10% ou une année plate», écrivent les dévoreurs de chiffres de l'Almanac. En moyenne, des baisses de 13,9% ont été enregistrées après ces mauvais départs.

De même source, les cinq premières séances de l'année sont particulièrement critiques pour la suite positive des choses, avec un taux de prévisibilité de près de 85%. Or, le bilan était déjà éminemment négatif pour cette période allant du 2 au 8 janvier 2014.

Certains statisticiens vont même plus loin, en mettant en rapport la première séance de l'année et la tendance des 364 jours suivants. Cet indicateur étonnant est régulièrement confirmé par les faits, à la hausse comme à la baisse, depuis 2000. On a ainsi vu des replis annonciateurs de 1,4% le 2 janvier 2008 et de 1,0% le 3 janvier 2000.

L'Almanac a d'ailleurs eu raison pour ce qui est de la surperformance des petites capitalisations en début d'année. Les valeurs de la Bourse de croissance TSX ont ainsi gagné 2% depuis le début de l'année, une réelle performance comparée aux grandes capitalisations. Selon le Stock Trader's Almanac, cela s'est avéré 40 fois sur 43, entre 1953 et 1995, aux États-Unis. Jetés en pâture pour le fisc, ces titres seraient en fait attrayants dès la mi-décembre, soulignent les auteurs.

L'année du cheval part de travers

Les superstitieux peuvent toutefois se réconforter. Le calendrier chinois suggère pour sa part que l'année du cheval qui commence aujourd'hui même sera positive pour les indices.

Dans l'astrologie chinoise, le cheval est fougueux et indépendant, mais il est surtout considéré comme un travailleur, qui fait primer l'action, brille par sa créativité et a constamment besoin d'aller de l'avant. En théorie, cet animal progressiste devrait aider l'économie mondiale à se redresser.

C'est bien là le grand enjeu de 2014. La Chine est un joueur clé pour entretenir la hausse des marchés boursiers cette année. La faiblesse des marchés boursiers en janvier est d'ailleurs attribuable en bonne partie aux signes de contraction de la deuxième économie mondiale.