Wall Street a fini sans direction mardi, poursuivant un repli certes relatif mais continu depuis plusieurs séances et effaçant une bonne partie des gains réalisés lors de récents records.

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Les marchés à la fermeture:

TSX : 12 848,49 / +37,69 (+0,29%)

Dow Jones : 15 334,59  / -66,79 (-0,43%)

S&P 500 : 1 697,42 / -4,42 (-0,26%)

NASDAQ : 3 768,25 / +2,97 (+0,08%)

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«L'avance réalisée après la réunion de la Fed (mercredi dernier) a été effacée» pour le Dow Jones et le S&P500 «car le marché est désormais entièrement tourné vers le débat sur le budget américain» à Washington, observe Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

En effet, le Congrès doit impérativement voter des crédits pour éviter une fermeture partielle des services fédéraux à la fin de l'exercice 2013, le 30 septembre à 23 h 59.

Or «l'annonce d'un sénateur républicain de vouloir monopoliser la parole pendant des heures pour bloquer les discussions a envoyé un signal négatif», remarque le spécialiste.

Ted Cruz, un républicain du Texas (sud), s'est montré particulièrement véhément notamment dans son opposition au financement de la réforme de l'assurance maladie, voulue par Barack Obama, et a menacé de s'adonner à une procédure de blocage.

Le premier vote de procédure ne devrait pas en pâtir et bien avoir lieu mercredi à la mi-journée.

«Si les élus ne parviennent pas à s'entendre, c'est mauvais signe pour la dette américaine et la capacité de l'État à payer ce qu'il doit», analyse M. Volokhine. La crainte de voir à nouveau rétrograder la note de la dette des États-Unis pèse notamment sur les marchés.

Par ailleurs, une «incertitude empoisonnante» sur l'avenir de la politique monétaire rendait aussi les marchés fébriles, notent les analystes de Charles Schwab.

«La Fed parle trop et dans des directions contradictoires», ce qui désoriente les investisseurs, poursuit Gregori Volokhine, faisant référence aux interventions récentes de plusieurs dirigeants d'antennes locales de l'institut bancaire.

«Au final, dit-il, elle semble dépassée par sa propre politique», qui consiste à injecter 85 milliards de dollars par mois dans les marchés financiers pour soutenir la reprise.

Ces deux dossiers ont écrasé les indicateurs contrastés publiés dans la journée, qui ne sont pas parvenus à influencer les investisseurs.

La hausse des prix des logements en juillet (+0,6%) aux États-Unis, pour le dix-huitième mois consécutif, a ainsi été contrecarrée par un moral des ménages en baisse en septembre, commentaient les experts.

Du côté des valeurs, le titre de Bank of America, condamnée à verser près de 2,2 millions de dollars de dommages et intérêts à des Noirs américains victimes de discrimination à l'embauche, a fini dans le rouge (-0,35% à 14,09 dollars).

Toujours dans le secteur bancaire, le titre de JPMorgan a pris un coup (-2,22% à 50,32 dollars), alors que la banque a proposé de payer environ 3 milliards de dollars pour mettre fin à l'amiable à une série d'enquêtes des autorités américaines, selon le Wall Street Journal.

Le titre du plus grand fabricant américain de hot-dogs, Smithfield Foods, a terminé stable à 33,98 dollars tandis que ses actionnaires ont approuvé mardi en assemblée générale son rachat par un investisseur chinois pour 7,1 milliards de dollars.

Le groupe américain de services pétroliers National Oilwell Varco (NOV) s'est lui soldé en hausse (+0,23% à 78,68 dollars), après avoir annoncé mardi sa scission en deux sociétés indépendantes, avec la mise en Bourse de ses activités spécialisées dans les oléoducs.

Microsoft a en revanche continué à glisser (-0,86% à 32,46 dollars) au lendemain de la présentation de deux nouveaux modèles de tablette, qui ont reçu un accueil mitigé des analystes.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,653% contre 2,714% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,672% contre 3,742% à la précédente clôture.

La Bourse de Toronto a clôturé sur une modeste hausse, même si les cours des matières premières ont perdu des plumes.

Le recul des prix du pétrole et des métaux a pesé sur le dollar canadien, qui a cédé 0,16 cent US à 97,07 cents US.

Les opérateurs ont aussi tenu compte de données faisant état d'une hausse des ventes au détail au Canada en juillet. Celle-ci s'est établie à 0,6%, ce qui s'est avéré conforme aux attentes des économistes.

- Avec La Presse Canadienne