Après le mois des déclarations d'impôts des contribuables débute celui de la déclaration des bénéfices du premier trimestre pour la plus grande partie des sociétés composant l'indice S&P/TSX. Opérations tout aussi douloureuses, cette année.

Le mois prochain, 178 des 237 compagnies de ce club sélect dévoileront leur performance pour les premiers mois de 2013. Elles représentent 70 % de la valeur du S&P/TSX.

Des déceptions sont au programme au terme de cette période de lente croissance économique. Les analystes financiers sondés par l'agence financière Bloomberg prévoient une baisse de 8,7 % des profits des entreprises membres du S&P/TSX par rapport à la période correspondante de l'année dernière. Et ce, malgré une hausse escomptée de 9,6 % des revenus totaux, hausse particulièrement notable dans les secteurs de la santé et de la finance. La faute à la contraction généralisée des marges bénéficiaires, sauf dans les secteurs des services publics et de la consommation discrétionnaire.

Les entreprises de services publics et celles du secteur des soins de santé devraient afficher la plus forte croissance du résultat net, note Stéfane Marion, économiste en chef et stratège à la Banque Nationale. Pour leur part, les secteurs des technologies de l'information, des matériaux et de l'énergie encaisseraient les pires baisses.

Pour ce qui est des titres québécois, les analystes s'attendent à ce que Gildan montre jeudi des bénéfices deux fois plus élevés que l'an passé, après l'annonce d'une hausse anticipée de 22 % des profits trimestriels du Groupe CGI, mardi. Des reculs de 80 % des profits des mines Aurizon, de 20 % des profits de Bombardier et de 6 % pour BCE sont cependant dans l'air pour la semaine suivante.

Malgré une plus grande prudence encore pour le trimestre en cours, le choeur des analystes demeure optimiste en ce qui concerne les performances des compagnies du S&P/TSX pour l'exercice entier de 2013, souligne le service des études économiques de la CIBC qui s'est penché sur le même sondage de Bloomberg. Une forte reprise est prévue au deuxième semestre qui devrait se solder par une hausse de près de 10 % des profits annuels de ces entreprises, comparé à une année 2012 à plat en raison de la faiblesse des secteurs des ressources naturelles et de la technologie.

Le TSX représente ainsi environ 13 fois les profits à venir de ses principales participantes, contre un multiple moyen de 14,5 fois depuis le milieu des années 80. «Ça suggère que les prix des actions sont encore abordables, mais pas aussi attrayants qu'au début du cycle haussier», conclut la CIBC.

La recommandation

Un vieil adage dit: «Un marché haussier ne meurt pas de vieillesse», rappelle Jean-Luc Landry, de Gestion de portefeuille Landry. En fait, deux types d'événements ont provoqué la baisse des Bourses dans le passé: l'imminence d'une récession ou un resserrement du crédit. Or, aucun de ces deux événements n'est prévu en ce moment, souligne l'analyste senior, selon qui le scénario le plus probable est que la Bourse fera du surplace pendant quelques mois, le temps que l'économie se renforce.