Plusieurs analystes ont longtemps craint que la chute de SNC-Lavalin (T.SNC) en Bourse à la suite des scandales qui ont déferlé sur l'entreprise ne la rende vulnérable à une prise de contrôle. Mais ce sont finalement des actionnaires activistes qui ont profité de l'aubaine pour acheter des actions de l'entreprise.

Le fonds de couverture torontois West Face Capital, connu pour brasser la cage des entreprises dans lesquelles il investit, a profité du bas prix de l'action de SNC-Lavalin l'automne dernier pour en faire le plein.

L'information, dévoilée jeudi par le quotidien The Globe and Mail, a été confirmée à La Presse Affaires par la firme de génie.

«Nous savons depuis l'automne dernier que West Face était devenue actionnaire de SNC-Lavalin. Nous sommes toujours contents d'accueillir de nouveaux actionnaires, particulièrement lorsqu'il s'agit d'investisseurs respectés et avertis», dit Leslie Quinton, porte-parole de l'entreprise.

Le pourcentage des actions contrôlées par West Face n'est pas connu, mais se situe de toute évidence sous la barre du 10% puisqu'il s'agit du seuil au-dessus duquel un investissement dans une entreprise canadienne cotée en Bourse doit être dévoilé.

West Face n'est pourtant pas un actionnaire de tout repos.

Au cours des dernières années, le fonds a notamment investi dans le fabricant d'acier Stelco, la pétrolière UTS Energy et l'entreprise de maintenance Vector Aerospace, forçant les conseils d'administration à entamer des restructurations ou à solliciter des offres extérieures. Les trois entreprises ont fini par être acquises par des concurrentes.

West Face a aussi acquis 10% des parts de Maple Leaf en 2010, publiant un manifeste afin de changer la composition du conseil et démarrant une vaste restructuration.

»Une valeur certaine»

«Nous croyons que SNC-Lavalin a une valeur certaine et qu'il existe des mesures identifiables, qui devraient être évidentes à la fois pour la direction et les actionnaires, pour débloquer cette valeur», a fait savoir West Face au Globe and Mail.

Le fonds a mentionné une autoroute à péage en Ontario (qui n'est pas la 407) et une entreprise de transmission électrique albertaine comme des actifs dont SNC pourrait se départir.

L'action de SNC-Lavalin avait touché un creux de 34,36$ en septembre à la suite de scandales sur des paiements égarés et des allégations de corruption.

Le titre s'est considérablement apprécié depuis et a clôturé à 47,49$ jeudi, en hausse de 2,48%.