Wall Street profitait vendredi de l'annonce d'une baisse surprise du chômage aux Etats-Unis en septembre, à son plus bas niveau depuis l'accession au pouvoir du président Barack Obama en janvier 2009: le Dow Jones avançait de 0,39% et le Nasdaq de 0,15%.

Vers 12H00, le Dow Jones Industrial Average progressait de 52,72 points à 13 628,08 points. S'il termine à ce niveau, il s'agira d'un plus haut depuis le 10 décembre 2007.

Le Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 4,62 points à 3154,08 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 grimpait de 0,33% (+4,88 points) à 1466,28 points.

À Toronto, l'indice S&P/TSX avançait timidement de 19,58 points (0,16%) à 12 467 points. Les secteurs de l'énergie, de la santé et des technologies de l'information sont en territoire négatif.

Les chiffres américains du chômage «étaient meilleurs qu'attendu, et surtout ils sont passés sous la barre des 8% pour la première fois en presque quatre ans», a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Le taux de chômage américain est en effet tombé à 7,8% en septembre, reculant de 0,3 point par rapport à août, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington, alors que la prévision médiane des analystes le donnait stable à 8,1%.

La baisse des créations d'emploi nettes dans le pays, de 20% par rapport à août pour s'établir en septembre à 114 000, n'a pas suffi à doucher l'enthousiasme des investisseurs.

«Ca ne change pas vraiment la donne car cela correspond plus ou moins aux attentes», a noté M. Cardillo.

Mais ces indicateurs «réaffirment que l'économie américaine et le marché du travail font preuve d'une amélioration modeste», a souligné Jason Schencker, de Prestige Economics.

Cette embellie nourrit la tendance au risque, comme l'illustre «l'affaiblissement du dollar», et les investisseurs «affluent vers les marchés financiers», a remarqué M. Cardillo.

Wall Street restait par ailleurs «soutenue par la réaffirmation par la Banque centrale européenne (BCE) de son engagement à activer son programme de rachat de dette souveraine» pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro, ont noté les analystes de Charles Schwab.

Lors de sa conférence de presse mensuelle jeudi, le patron de l'institution, Mario Draghi, a en effet indiqué que la BCE était prête à mettre en place ce mécanisme de soutien annoncé le mois dernier.

De plus, les investisseurs accueillaient comme un bon signe la rencontre prévue plus tard dans la journée à Malte entre les chefs de gouvernement italien et espagnol et le président français.

«Cela indique qu'on s'approche peut-être d'une décision de l'Espagne», sous forte pression des marchés pour demander un sauvetage financier à l'Europe, a noté Peter Cardillo.

Les valeurs bancaires profitaient de l'optimisme des marché: Bank of America gagnait 0,85% à 9,49 dollars, Citigroup 0,86% à 35,26 dollars et Morgan Stanley 0,69% à 17,59 dollars.

L'éditeur de jeux en réseau Zynga pâtissait en revanche d'une révision à la baisse de sa prévision de résultat annuel, annoncée après la clôture de la séance jeudi, et plongeait de 19,54% à 2,27 dollars.

Les géants pétroliers américains ExxonMobil et ConocoPhillips, qui ont annoncé avoir effectué des progrès dans un projet de gazoduc en Alaska évalué à 65 milliards de dollars, avançaient respectivement de 0,52% à 92,70 dollars et 0,53% à 57,76 dollars.

Le géant de l'internet Google gagnait 0,31% à 770,41 dollars, suite à la signature d'un nouvel accord sur les droits d'auteurs qui va mettre fin à sept ans de bataille judiciaire.

Facebook reculait de 2,49% à 21,40 dollars, après avoir pourtant annoncé jeudi avoir franchi la barre symbolique du milliard d'utilisateurs actifs par mois.

Le marché obligataire reculait nettement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 1,718% contre 1,665% jeudi et celui à 30 ans à 2,950% contre 2,882% la veille.