Un marché chancelant et des prix en baisse continuent de handicaper la performance de Domtar et de Tembec, qui ont toutes deux rapporté hier des résultats décevants.

Les titres des deux entreprises ont écopé en Bourse. Celui de Domtar [[|ticker sym='T.UFS'|]] a chuté de 6,25$, ou 7%, à 88,09$, et le titre de Tembec [[|ticker sym='T.TMB'|]] a perdu 39 cents, ou 11%, à 3,09$.

Domtar affiche un profit de 28 millions US à son premier trimestre, comparativement à 61 millions US au trimestre précédent et à 133 millions US au premier trimestre de l'exercice 2011.

En dépit de l'apport du nouveau secteur des couches Attends, les revenus du trimestre ont été de 1,4 milliard US, en légère baisse par rapport à la même période l'an dernier.

Des prix plus bas pour la pâte et des coûts plus élevés expliquent la baisse de la rentabilité de Domtar, a expliqué son président, John William, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

L'entreprise espère que la hausse récemment annoncée des prix de ses produits et le contrat d'approvisionnement récemment conclu avec le producteur de papier américain Appleton se traduiront par une amélioration des ses résultats pour le trimestre en cours.

Tembec, pour sa part, rapporte une perte de 14 millions au second trimestre de son exercice, qui se compare à un profit de 6 millions pour la même période de 2011. Ses revenus sont en baisse, de 452 millions à 407 millions.

La production de bois d'oeuvre et de pâte à haut rendement a été déficitaire, tandis que celles de pâte kraft et de pâte cellulosique ont obtenu de bons résultats.

Tembec a souffert de l'appréciation du dollar canadien, qui s'est avérée plus forte que prévu. Pour les mois à venir, l'entreprise a des projets d'investissement qui devraient augmenter sa rentabilité, notamment dans la pâte cellulosique. Ce type de pâte qui sert aux secteurs électronique et textile a regagné la faveur du marché et plusieurs entreprises misent maintenant sur ce produit.

Des baisses de prix sont à prévoir pour la pâte à usage textile à mesure que l'offre augmentera, ont d'ailleurs prévenu les dirigeants de l'entreprise.

Pourquoi le papier

Par ailleurs, le déclin continu du marché du papier d'impression a poussé Domtar à contre-attaquer avec une campagne publicitaire qui met l'accent sur les avantages de ce bon vieux support.

Dans un volet de cette campagne, l'entreprise cite des études qui indiquent que 64% des travailleurs préfèrent encore lire sur du papier que sur un écran et que la lecture sur papier est plus rapide.

Même chez les personnes nées après 1985, une majorité, soit 65%, estime qu'il est plus facile de lire sur papier, selon un sondage cité par Domtar. L'information sur papier est jugée préférable par 60% des dirigeants d'entreprise interrogés.

L'entreprise a profité du lancement de la dernière saison de la série Mad Men et du numéro spécial rétro que lui a consacré Newsweek pour publier dans le magazine une publicité liée à cette campagne.

De style rétro, comme il se doit, la publicité met en scène un garçon costumé en Superman qui lit une bande dessinée, sous le regard rempli de fierté de sa mère. «Pourquoi le papier?, lit-on sur l'image. Parce qu'on lit plus vite et qu'on retient plus.»

Cette campagne n'a pas pour but de renverser le déclin du papier, a indiqué hier le porte-parole de l'entreprise, mais de déculpabiliser ceux qui en utilisent. «On ne dit pas aux gens de gaspiller le papier, mais de ne pas se sentir mal, par exemple, d'envoyer une carte de Noël en papier plutôt qu'une carte électronique», a illustré Pascal Bossé, porte-parole de Domtar.