Wall Street évoluait en nette baisse lundi à la mi-journée, plombée par les créations d'emplois moins fortes que prévu aux États-Unis, dans un mouvement de correction à la veille du début de la saison des résultats: le Dow Jones cédait 1,11% et le Nasdaq 1,15%.

Vers midi, le Dow Jones Industrial Average perdait 145,61 points à 12 914,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 35,52 points à 3044,98 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 se repliait de 1,26% (-17,62 points) à 1380,46 points.

«Le marché est en baisse, mais c'est une séance très calme. Le volume d'échanges n'est pas important, notamment car les marchés européens sont fermés aujourd'hui», a noté Michael James, stratège financier chez Wedbush Securities.

«Les chiffres de l'emploi ont donné des munitions à ceux qui prônent une baisse du marché», a dit l'analyste. Ces statistiques ont été publiées vendredi, alors que la Bourse était fermée pour cause de week-end pascal.

En janvier et février, le taux de chômage s'inscrivait à 8,3% de la population active, avec des embauches massives: 275 000 puis 240 000 emplois nets créés. En mars, selon des chiffres publiés par le gouvernement vendredi, le taux de chômage a baissé à 8,2%, mais les embauches ont nettement ralenti, à 120 000, quand les analystes tablaient sur 200 000.

«C'était en effet une déception et bien que (les créations d'emplois) continuent à augmenter fermement, (ces chiffres) tempèrent l'optimisme qui prédominait à propos des prévisions économiques, alimenté par les trois mois précédents», a noté Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.

De plus, a noté Karee Venema, de Schaeffer Investment Research, «en l'absence de statistique économique majeure ou de résultat d'entreprise, peu d'éléments sont susceptibles» d'inverser la tendance baissière de Wall Street.

«La question dans l'air en ce moment est de savoir si ce recul va être amplifié dans les prochains jours, a expliqué M. James. Ça va dépendre des résultats d'entreprise publiés la semaine prochaine».

La saison des résultats trimestriels débute mardi avec le géant de l'aluminium Alcoa (-0,31% à 9,60 dollars), qui sera suivi par Google (-0,53 à 628,94 dollars) jeudi, puis par les banques JPMorgan Chase (-1,58% à 43,64 dollars) et Wells Fargo (-1,48% à 33,23 dollars) vendredi.

«On va beaucoup s'interroger, et se demander si le ralentissement des résultats du 1er trimestre (anticipé par les prévisions des analystes, ndlr) présage d'une période prolongée de croissance ralentie», a remarqué M. Green.

Du côté des valeurs, le constructeur automobile Ford, qui a rappelé plus de 140.000 berlines compactes Focus aux États-Unis, en raison d'un problème d'essuie-glace, perdait 2,49% à 12,16 dollars.

L'opérateur téléphonique AT&T abandonnait 1,07% à 30,61 dollars après avoir annoncé un accord avec le fonds d'investissement Cerberus Capital Management pour lui céder le contrôle de son activité d'annuaires Yellow Pages (YP) pour quelque 950 millions de dollars.

Dans les cosmétiques, le groupe Avon perdait 2,86% à 22,75 dollars après la nomination de Sheri McCoy au poste de directrice générale. Ancienne dirigeante du géant pharmaceutique Johnson and Johnson (-0,51% à 65,01 dollars), elle remplace Andrea Jung.

Le portail internet AOL s'envolait de 46,09% à 26,91 dollars après avoir annoncé la vente et l'octroi de licences des brevets au géant de l'informatique Microsoft (-0,84% à 31,25 dollars) pour une valeur globale de 1,056 milliard de dollars.

Le marché obligataire évoluait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,021% contre 2,175% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,179% contre 3,322%.