La Bourse de Toronto a clôturé la séance de vendredi en hausse, mettant fin à une année plutôt difficile sur une bonne note malgré les défis qui l'attendent en 2012, année pendant laquelle plusieurs pays pourraient retomber dans une récession.

L'indice composé S&P/TSX a avancé de 0,96% ou 113,4 points pour terminer avec 11 955,09 points. Sur l'ensemble de l'année, l'indice de référence a retraité de 11%, tiré vers le bas par les titres des secteurs des métaux, de l'énergie et des technologies.

Les espoirs de cumuler d'importants gains cette année se sont érodés au courant de l'été, le sentiment des investisseurs ayant été touché par la crise des dettes gouvernementales en Europe, les craintes de récession aux États-Unis et le ralentissement de l'économie chinoise.

«La meilleure façon de le décrire, c'est de le comparer à un V inversé», a illustré Norman Raschkowan, stratège nord-américain pour la Financière Mackenzie.

«Nous sommes habitués à parler de reprises en V pour l'économie, mais cette fois c'est exactement l'inverse qui s'est produit sur les marchés. Nous avons commencé avec optimisme et enthousiasme et les marchés ont grimpé, et nous avons eu un solide premier trimestre et puis nous avons tout rendu, et encore plus.»

La Bourse de croissance TSXV a avancé vendredi de 1,58% ou 23,11 points à 1484,66 points et le dollar canadien s'est, quant à lui, apprécié de 0,37 cent US à 98,33 cents US.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a retraité de 0,57% ou 69,48 points à 12 217,56 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a chuté de 0,33% ou 8,59 points à 2605,15 points et que l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,43% ou 5,42 points à 1257,6 points.

Plusieurs secteurs en baisse en 2011

Bien qu'il ait chuté de 11% depuis le début de l'année, le TSX termine l'année environ 17% en deçà de son sommet de l'année, atteint en mars.

Vendredi, le secteur torontois de l'énergie a avancé de 1%, même si le cours du pétrole a cédé 82 cents US à 98,83$ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Le brut s'est échangé près de la barre de 100$ US depuis la mi-novembre, alors qu'il ne se situait qu'aux environs des 75$ US en octobre. Le baril a notamment profité d'une certaine amélioration des conditions économiques aux États-Unis, qui semblent maintenant en bonne voie d'éviter une nouvelle récession.

Le cours du baril de pétrole a avancé de 8,15% cette année, mais les inquiétudes quant au ralentissement économique ont fait reculer le secteur de l'énergie de la Bourse de Toronto de 16,7% sur la même période.

L'action de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] a pris vendredi 64 cents à 38,12$, tandis que celle de Cenovus Energy [[|ticker sym='T.CVE'|]] a progressé de 64 cents à 33,87$.

Le cours du cuivre a avancé au terme d'une année qui l'a vu perdre des plumes. Le cuivre est considéré comme un baromètre économique parce qu'il est grandement utilisé dans les projets d'infrastructure et les produits de consommation.

Le prix de la livre de cuivre a pris vendredi 7 cents US à la Bourse des matières premières de New York, pour clôturer à 3,44$ US. Il a cependant plongé de près de 23% depuis le début de l'année, tandis que le secteur des métaux de base du parquet torontois a glissé de 27%.

Vendredi, le secteur des métaux de base du parquet torontois a avancé de 1,5%, le titre de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] ayant gagné 64 cents à 35,85$, tandis que celui de First Quantum Minerals [[|ticker sym='T.FM'|]] a progressé de 70 cents à 20,04$.

Le secteur aurifère a grimpé d'environ 0,6% sur le TSX, le cours du lingot d'or ayant pris du mieux à la suite de six séances consécutives de déclin en s'emparant de 25,90$ US à 1566,80$ US l'once à New York. Le métal jaune a touché en 2011 un sommet de plus de 1900$ US, les investisseurs s'y étant réfugiés dans un contexte d'incertitude quant à l'avenir de l'euro et d'inflation.

L'action de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] s'est appréciée de 74 cents à 45,16$, tandis que celle de Franco Nevada Gold [[|ticker sym='T.FNV'|]] a effacé 47 cents à 38,78$.

Le secteur de la finance a aussi avancé de 1,13% vendredi, mais sur l'ensemble de l'année, il affiche un recul de près de 8%

Un des plus grands perdants de l'année à la Bourse de Toronto a été Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]]. Même si son action a pris 15 cents à 14,81$ vendredi, c'est encore loin de son sommet de 69,30$ pour les 52 dernières semaines, le géant des téléphones intelligents BlackBerry ayant raté la cible des analystes pour ses résultats et reporté à plus tard la sortie de certains produits clés.

Le rôle de la Chine et de l'Europe

La Chine a joué un rôle important dans la fragile reprise économique mondiale, soutenant les cours des matières premières et les actions des secteurs de l'énergie et des mines sur le parquet torontois. Mais sa croissance a ralenti en 2011 et le gouvernement chinois a mis certaines mesures en place pour décourager l'activité de prêts et ainsi tenter de limiter la forte inflation.

Le ralentissement de l'économie chinoise n'est qu'un des vents contraires que devra affronter le TSX en 2012.

La crise des dettes de la zone euro a déjà poussé certaines régions en récession, tandis que les marchés sont de plus en plus frustrés par ce qui est perçu comme une absence de volonté réelle pour régler le problème des pays les plus endettés, comme l'Italie.

Le Dow Jones, qui, contrairement au TSX, n'est pas fortement exposé aux matières premières, a été la grande star des marchés américains en 2011, avec un gain annuel de 5,5%. Le S&P 500 a pour sa part terminé l'année au même point qu'il l'a commencée, tandis que le Nasdaq a reculé de 1,8% dans la dernière année.

Plusieurs marchés à travers le monde ont affiché des bilans annuels décevants. L'indice FTSE 100 de la Bourse de Londres a clôturé l'année sur un recul de 5,6%, le DAX allemand a cédé 14,7% pour la même période et l'indice CAC-40 du parquet parisien a retraité d'environ 17% par rapport au début de 2011.