Un soldat américain à la retraite critique la décision d'une juge canadienne de libérer sous caution l'ancien détenu de la prison de Guantanamo Omar Khadr, car il estime que celui-ci est un dangereux terroriste qui menace la sécurité de l'Occident.

Layne Morris, un ancien soldat des forces spéciales originaire de l'Utah, qui a été blessé et a perdu l'usage d'un oeil lors de l'incident ayant mené à l'arrestation d'Omar Khadr, estime que la libération du détenu, jeudi à Edmonton, est préoccupante.

Alors qu'il était âgé de 15 ans, le Torontois a été arrêté par des soldats américains en Afghanistan puis détenu à la prison de Guantanamo durant 10 ans. Il a été reconnu coupable de crimes de guerre, notamment pour avoir lancé la grenade qui a tué le sergent américain Christopher Speer en 2002. Il a été transféré dans une prison albertaine en 2012.

«Il s'agit d'un homme qui a démontré une volonté et une capacité de causer de grands préjudices à la société canadienne et aux intérêts occidentaux en général», a affirmé M. Morris au quotidien «Deseret News» de Salt Lake City.

L'an dernier, le soldat Morris et la veuve de Christopher Speer ont déposé une poursuite de 44,7 millions $ US contre Omar Khadr pour décès et blessures auprès d'une cour fédérale américaine en Utah.

Omar Khadr, dont le père était supposément lié à Al-Qaïda, a affirmé devant les médias, tout juste après sa libération, qu'il rejetait totalement le djihad et qu'il désirait prendre un nouveau départ. Il entend poursuivre ses études et travailler dans le domaine de la santé.

«Je suis désolé pour la peine que j'ai causée aux familles des victimes», a dit le jeune homme de 28 ans aux journalistes, jeudi. «Il n'y a rien que je puisse faire concernant le passé, mais je peux faire quelque chose concernant l'avenir.»

La juge Myra Bielby, de la Cour d'appel de l'Alberta, a rejeté jeudi les arguments du gouvernement canadien, qui ne voulait pas que M. Khadr soit libéré sous caution en attendant l'audition aux États-Unis de l'appel de sa condamnation pour crimes de guerre. Ottawa plaidait que sa libération constituerait une menace à la sécurité publique et nuirait aux bonnes relations du Canada avec les autres pays.

Le département d'État américain appuie la volonté du gouvernement canadien de porter cette décision en appel.