Un comité du Sénat qui déplorait, il y a quatre ans, le manque de préparation en cas de désastre au Canada affirme que la situation ne s'est pratiquement pas améliorée depuis.

Un récent rapport du comité sénatorial sur la sécurité nationale et la défense note qu'on a beaucoup parlé, dans les cercles gouvernementaux, de l'importance de se préparer à d'éventuelles catastrophes, mais que les gestes concrets ont été rares.

Selon les sénateurs, peu de fonds sont prévus pour aider la police, les pompiers et les services médicaux des municipalités à se préparer et à s'entraîner pour faire face aux conséquences d'inondations, d'incendies, de tempêtes, de pannes ou d'épidémies. Les municipalités s'attendent à ce que les Forces canadiennes interviennent en cas de désastre, mais l'armée manque «dangereusement» de personnel et d'argent, soulignent les sénateurs.

A leur avis, il est temps de commencer à planifier, à organiser des exercices et à s'assurer que les municipalités ont les moyens d'affronter les impacts immédiats d'un désastre, et que des plans et de l'équipement soient en place pour aider les provinces et le gouvernement fédéral à fournir une aide additionnelle, si nécessaire.

Entre autres, disent-ils, il faut améliorer de beaucoup les communications entre les différents niveaux de gouvernement qui, tous, montrent des lacunes dans leur degré de préparation.

Les sénateurs «ne croient pas que les gouvernements canadiens ont fait leur travail pour se préparer en vue du genre d'urgences nationales auxquelles les Canadiens risquent fort d'être confrontés dans les années à venir», mentionne le rapport, rendu public mardi.

Le comité a étudié le cas de près de 100 municipalités.

Dans leur premier rapport, en 2004, les sénateurs avaient constaté qu'il existe 1300 dépôts de matériel d'urgence à travers le pays, mais que peu de membres des autorités locales savaient où ils se trouvaient.

La situation n'a pas beaucoup changé. Plusieurs responsables municipaux en cas d'urgence ne savent pas ce que contiennent ces dépôts, ni où ils se trouvent, disent les sénateurs. Selon eux, les gouvernements locaux ont tort de se fier sur l'armée - celle-ci n'est pas préparée ni entraînée pour porter secours aux sinistrés.