Jared Kushner, gendre et proche collaborateur du président américain Donald Trump, était lundi à Bagdad où il a évoqué avec le Premier ministre la lutte contre le groupe État islamique (EI), que les forces irakiennes tentent de chasser de Mossoul

Ce déplacement illustre bien la confiance que le président américain place dans son gendre, qui détient de larges responsabilités à la Maison-Blanche et une influence grandissante dans la politique américaine.

M. Kushner, époux d'Ivanka Trump, fille aînée et conseillère du président, était notamment accompagné du général Joseph Dunford, le plus haut gradé américain, et d'un conseiller en sécurité de la Maison Blanche en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, Tom Bossert.

Les responsables américains se sont entretenus avec le premier ministre irakien Haider al-Abadi.

La discussion a porté sur «la bataille de Mossoul et le soutien de la coalition internationale à l'Irak, l'entraînement et l'armement des forces irakiennes ainsi que (le problème) des déplacés», selon un communiqué officiel.

Les forces irakiennes sont engagées depuis le 19 février dans une féroce bataille pour reprendre à l'EI la partie ouest de Mossoul, son dernier grand bastion irakien. Ces combats ont provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes.

Elles sont soutenues par la coalition internationale antijihadistes menée par Washington, qui effectue des frappes contre le groupe ultraradical sunnite.

Ces dernières ont récemment été critiquées pour avoir causé des pertes civiles à Mossoul-Ouest, suscitant l'inquiétude des organisations humanitaires alors que des centaines de milliers sont toujours prises au piège dans la vieille ville.

La coalition a ainsi admis qu'un de ses bombardements avait «probablement» joué un rôle dans la mort de nombreux civils le mois dernier dans cette partie de la grande ville du nord de l'Irak.

Elle a toutefois accusé l'EI, dont elle estime le nombre de combattants à Mossoul à moins d'un millier, de chercher à provoquer délibérément ces bavures en se servant des civils comme boucliers humains.

«Solide partenariat» 

Il s'agit du premier voyage en Irak de M. Kushner, qui comme le président n'avait aucune expérience de gouvernement avant de venir travailler à la Maison-Blanche.

Le gendre de M. Trump «voyage au nom du président pour exprimer le soutien du président et son engagement envers le gouvernement irakien et les forces américaines engagées dans la campagne anti-EI», a souligné le Pentagone.

La présence de M. Bossert doit quant à elle permettre de «renforcer le solide partenariat irako-américain pour défaire l'EI».

MM. Dunford et Kushner devaient également rencontrer le ministre irakien de la Défense Irfan al-Hiyali, selon le porte-parole de ce ministère, le colonel Laith al-Nuaimi.

En dépit de sa jeunesse et son inexpérience, Kushner est devenu un des hommes les plus puissants de Washington, avec de larges responsabilités, et un collaborateur écouté de Donald Trump.

Apprécié par le président américain pour sa discrétion et sa loyauté, ce père de famille de 36 ans aux allures de premier de la classe occupe un poste de haut conseiller à la Maison-Blanche, qui le voit influer sur des questions de politiques intérieure comme étrangère.

M. Trump a notamment confié à son gendre, proche du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, la délicate mission de trouver un accord de paix entre Palestiniens et Israéliens alors que ce processus est au point mort depuis plusieurs années.

Cet héritier d'un petit empire immobilier a également été récemment désigné par son beau-père pour diriger un bureau de la Maison-Blanche chargé de réformer l'administration américaine en s'inspirant de certaines méthodes du monde de l'entreprise.