Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi à Moscou contre des amendements aux lois antiterroristes promulgués en juillet qui selon leurs détracteurs violent les droits constitutionnels des utilisateurs d'internet.

Ces mesures, signées le 7 juillet par le président russe Vladimir Poutine, renforcent  la surveillance des réseaux de communication par les services spéciaux et obligent les fournisseurs d'accès à internet à stocker les appels, messages, photos et vidéos pendant six mois, et les données des utilisateurs pendant une durée pouvant aller jusqu'à trois ans.

Les fournisseurs d'accès doivent transmettre ces données aux services de sécurité si ces derniers l'exigent.

Les amendements, adoptées par le parlement russe en juin, abaissent également l'âge de la responsabilité pénale à 14 ans pour certains crimes et alourdissent les peines de prison pour des délits comme l'apologie du terrorisme sur internet.

«C'est une menace significative pour la constitution russe», a déclaré devant les manifestants le blogueur de l'opposition Anton Nossik. «Il y a beaucoup de choses terribles dans cette loi, beaucoup d'éléments anticonstitutionnels auxquels nous pouvons nous opposer en tant que citoyens», a-t-il déclaré.

Selon un photographe de l'AFP, un millier de personnes ont pris part à la manifestation.

L'opposition a déploré le fait que les autorités aient cantonné la manifestation dans un parc boisé dans le nord-est de Moscou, loin des lieux publics fréquentés.

«Je vous souhaite la bienvenue pour ma première expérience de manifestation dans les bois», a déclaré l'opposant Alexeï Navalny.

«Le fait que nous nous trouvions dans les bois montre que quelque chose de négatif se produit dans notre pays», a-t-il ajouté.

La nouvelle loi sur le stockage des données a provoqué un électrochoc dans l'industrie des télécoms et de l'internet, dont les responsables affirment qu'elle allait les tuer financièrement.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait assuré que Vladimir Poutine avait chargé le gouvernement de surveiller la mise en oeuvre de cette loi et de prendre des mesures si des conséquences «indésirables» émergeaient.

L'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden a estimé sur Twitter que la promulgation de la nouvelle loi était «un jour sombre pour la Russie».

«La promulgation de la loi Big Brother doit être condamnée», a déclaré Snowden, qui vit en exil en Russie.