Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dans différentes villes de Turquie samedi à l'appel d'associations pour rendre hommage aux 102 personnes tuées lors du double attentat-suicide survenu à Ankara une semaine plus tôt, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Portant des pancartes «On connait l'assassin» ou des portraits des victimes, plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés dès 15 h locales (8 h, heure de l'Est) sur la rive asiatique d'Istanbul pour condamner l'attaque survenue à Ankara et «défendre la paix».

Quelques slogans anti-gouvernementaux ont à de rares reprises rompu le silence qui régnait sur une place bouclée par les militants de gauche, qui fouillaient à l'entrée toutes les personnes souhaitant se joindre au rassemblement, pour éviter toute nouvelle attaque.

Un peu plus tôt dans la matinée, à 10 h 04 locales (3 h 04 heure de l'Est), plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies devant la gare d'Ankara, là où est survenu le double-attentat.

Le poing levé, ils ont rendu hommage aux victimes décédées et ont déposé des fleurs sur les lieux de l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue la Turquie dans son histoire.

La semaine dernière, un double attentat suicide survenu en plein centre-ville de la capitale turque lors d'une manifestation de militants de gauche et de la cause kurde a tué 102 personnes, selon un dernier bilan annoncé vendredi.

Le gouvernement turc a estimé que le «suspect numéro 1» de cette attaque était le groupe djihadiste État islamique (EI).

Selon la presse turque, la police soupçonne deux jeunes Turcs originaires de la ville d'Adiyaman (sud). L'un d'eux est le frère de l'auteur présumé d'un précédent attentat attribué à l'EI, qui avait fait 34 tués en juillet dans la ville de Suruç, près de la frontière syrienne.

À la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre, l'attentat d'Ankara a relancé la colère contre le président Recep Tayyip Erdogan, accusé par l'opposition prokurde d'avoir négligé la sécurité de la manifestation visée le 10 octobre, et de complaisance avec l'EI.

Ce scrutin se déroule alors que les affrontements ont repris depuis trois mois entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays.