L'étudiante américaine Amanda Knox et son ex-petit ami italien Raffaele Sollecito ont été de nouveau lourdement condamnés en appel jeudi pour le meurtre de la colocataire britannique de Knox en 2007, Meredith Kercher.

Le verdict de la Cour d'appel de Florence est tombé peu avant 21h, après 12 heures de délibérations: Knox, jugée par contumace, a été condamnée à 28 ans et 6 mois de prison et Sollecito à 25 ans de réclusion.

Le procureur avait requis 30 ans de détention pour la jeune femme de 26 ans car, selon l'accusation, elle était à l'origine de la blessure la plus profonde infligée à la victime, «immobilisée comme si elle avait été un animal».

L'Américaine et Sollecito (29 ans), contre qui 26 ans de réclusion avaient été requis, ont déjà passé quatre ans derrière les barreaux, après avoir été condamnés en première instance, en 2009, à 26 et 25 ans de réclusion, lors d'un procès hautement médiatisé, notamment aux États-Unis.

Ils avaient ensuite été acquittés lors d'un premier procès en appel en octobre 2011, mais ce jugement avait été annulé l'année dernière par la Cour de Cassation qui y avait relevé «de multiples contradictions et des incohérences manifestes».

Après avoir été libérée, Amanda Knox était immédiatement retournée dans sa ville natale, Seattle (nord-ouest des États-Unis). Elle ne s'est pas représentée devant la justice italienne, refusant de se mettre «entre les mains de ceux qui veulent absolument m'envoyer en prison pour quelque chose que je n'ai pas fait», a-t-elle déclaré dans une interview récente au New York Times.

«Cela a été un gros choc, nous ferons recours, Amanda est innocente», a commenté à chaud l'un de ses avocats Luciano Virga.

Sollecito a comparu pendant tout le procès et s'est même présenté jeudi matin devant la Cour mais dans l'après-midi, un de ses avocats a fait savoir qu'il ne serait pas présent au moment du verdict.

Sa condamnation qui, comme celle de Knox, n'est pas définitive tant que tous les recours n'ont pas été épuisés, est assortie d'une interdiction de quitter le territoire italien.

Son avocate Giulia Bongiorno a annoncé d'ores et déjà un pourvoi en Cassation. «L'amertume vient du fait que les délais s'allongent encore mais nous finirons par démontrer la vérité», a-t-elle dit à la presse.

La famille de la victime venue à Florence a réagi avec discrétion à l'annonce du verdict, serrant les mains de ses avocats et discutant brièvement avec le procureur. «Nous voulons juste connaître la vérité sur ce qui s'est passé cette nuit-là et obtenir justice», a indiqué à la presse la soeur de Meredith, Stephanie, en se disant «prête à accepter toute décision de justice».

La famille de la victime a en revanche fait le voyage. «L'angoisse grandit. C'est difficile de dire ce que nous attendons du verdict», a déclaré le frère de Meredith, Lyle Kercher. «Nous voulons juste connaître la vérité sur ce qui s'est passé cette nuit-là et obtenir justice», a répété sa soeur, Stephanie.

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2007, Meredith Kercher, 21 ans, avait été retrouvée, à demi nue et dans une mare de sang, le corps portant les traces de 47 coups de couteau, dans l'appartement qu'elle partageait avec Amanda Knox à Pérouse, ville universitaire du centre de l'Italie.

L'autopsie avait démontré que la jeune femme, étudiante à l'Université de Leeds (nord), avait également été violée.

De nouvelles expertises ont été demandées lors de ce procès en appel «bis», notamment sur l'arme du crime présumée, un couteau de cuisine retrouvé chez Sollecito, qui comporte autant de traces de Knox (sur le manche) que de Meredith (sur la lame), mais qui se sont avérées non concluantes.

Dans un courriel adressé aux membres de la Cour de Florence, la jeune femme avait écrit : «je ne suis pas un monstre».

«J'ai été décrit comme un tueur sans pitié, mais je suis loin de tout ça», avait aussi déclaré Sollecito lors d'une des audiences, la voix tremblante d'émotion, jugeant «absurdes» les accusations contre lui.

Expliquant aux huit jurés qu'Amanda avait été «son premier vrai amour», il avait raconté le «petit conte de fées» vécu avec la jeune Américaine «insouciante».

PHOTO IDA MAE ASTUTE, AP

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2007, Meredith Kercher, 21 ans, avait été retrouvée, à demi nue et dans une mare de sang, le corps portant les traces de 47 coups de couteau, dans l'appartement qu'elle partageait avec Amanda Knox (en photo).

Un verdict injuste, selon Knox

Amanda Knox a fait part de sa tristesse à l'issue d'une décision qu'elle juge «injuste».

«Je suis effrayée et attristée par ce verdict injuste», a déclaré la jeune femme dans un communiqué diffusé peu après l'annonce de la décision de la Cour d'appel de Florence la condamnant à 28 ans et six mois de prison. Son ex-petit ami italien Raffaele Sollecito a lui été condamné à 25 ans de réclusion.

«Il y a toujours eu un manque de preuves flagrant. Ces poursuites injustifiées nous ont énormément fait souffrir ma famille et moi», a poursuivi Amanda Knox. «Tout ceci a pris des proportions excessives. Le plus troublant est que cela aurait pu être évité».

«Une condamnation injustifiée est clairement affreuse pour la personne accusée à tort, mais elle est aussi terriblement injuste pour la victime, sa famille et la société», a encore réagi Amanda Knox dans un communiqué.

L'Américaine et Sollecito (29 ans) ont déjà passé quatre ans derrière les barreaux, après avoir été condamnés en première instance, en 2009, à 26 et 25 ans de réclusion, lors d'un procès hautement médiatisé, notamment aux États-Unis.

Ils avaient ensuite été acquittés lors d'un premier procès en appel en octobre 2011, mais ce jugement avait été annulé l'année dernière par la Cour de Cassation qui y avait relevé «de multiples contradictions et des incohérences manifestes».

Après avoir été libérée, Amanda Knox était immédiatement retournée dans sa ville natale, Seattle (nord-ouest des États-Unis). Elle ne s'est pas représentée devant la justice italienne.

Sollecito a comparu pendant tout le procès et s'est même présenté jeudi matin devant la Cour mais dans l'après-midi, un de ses avocats a fait savoir qu'il ne serait pas présent au moment du verdict.

Sa condamnation qui, comme celle de Knox, n'est pas définitive tant que tous les recours n'ont pas été épuisés, est assortie d'une interdiction de quitter le territoire italien.