Quelque 300 personnes ont manifesté lundi à la mi-journée devant le palais de justice d'Istanbul pour exiger la remise en liberté immédiate des manifestants encore détenus après la fronde antigouvernementale des dernières semaines, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Réunis à l'appel du collectif à l'origine de la contestation, les protestataires ont remis leurs noms, adresses et numéros de pièces d'identité au bureau du procureur, exigeant d'être, eux aussi, interpellés pour avoir participé aux manifestations.

«Ce que nous disons, c'est: "voici mon identité, j'étais là-bas moi aussi, dans la manifestation, donc si c'est un crime, alors j'ai commis ce crime et je me rends"», a déclaré une avocate, Belgin Dinç.

«Nous voulons que le procureur nous arrête également et nous poursuive, ou bien qu'il libère toutes les personnes qui sont encore en état d'arrestation», a ajouté Mme Dinç.

Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées à Istanbul après l'évacuation par la force le 15 juin du parc Gezi d'Istanbul, le bastion du mouvement de contestation du premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a embrasé le 31 mai la Turquie.

La plupart ont été relâchées depuis, mais plusieurs dizaines de personnes, toutes membres d'organisations d'extrême gauche, ont été inculpées et placées en détention préventive pour avoir «organisé» ces manifestations ou encore participé à des violences au nom d'une organisation clandestine.

Au moins quatre personnes sont mortes et près de 8000 autres ont été blessées dans cette vague de contestation, la plus violente contre le gouvernement islamo-conservateur turc depuis son arrivée au pouvoir en 2002.