Le Hongrois Laszlo Csatary, nazi accusé de crimes de guerre, a nié toutes les accusations portées contre lui par le parquet lors d'une audience qui a duré trois heures, mardi, à Budapest.

«Une bonne partie de l'audience a porté sur son prétendu antisémitisme, qu'il a nié en donnant des exemples de sa famille et de son cercle d'amis», a déclaré aux journalistes son avocat, Gabor Horvath, qui a précisé que son client, âgé de 97 ans, a bien supporté la longue audience.

«Il a nié avoir été antisémite avant, pendant et après les événements de Kassa» (nom hongrois de Kosice, alors en Tchécoslovaquie, aujourd'hui en Slovaquie, Kaschau en allemand), a-t-il ajouté.

Laszlo Csatary, en tant que commandant de la police du ghetto de Kosice, aurait joué un rôle dans la déportation et l'extermination de 15 700 juifs entre 1941 et 1944.

Csatary a nié avoir été le commandant de la police du ghetto de Kassa et avoir signé des documents en tant que tel, alors que le Musée de l'Holocauste de Budapest a présenté la semaine dernière un document signé de sa main à titre de commandant du ghetto.

Le parquet a présenté à Csatary ses preuves en détail, qui provenaient d'anciens témoignages, a expliqué l'avocat, qui n'a pu dire quelle serait la prochaine étape dans cette affaire.

M. Horvath a indiqué que l'affaire était «complexe» et que son client pouvait être «confondu facilement avec quelqu'un d'autre», citant des témoignages évoquant un uniforme noir alors que le noir était porté par les Allemands, et non les Hongrois.

Une éventuelle extradition de Laszlo Csatary n'a pas été évoquée, a-t-il aussi indiqué à la presse. Lundi à Bratislava, le ministre slovaque de la Justice, Tomas Borec, a joint sa voix à celle de la communauté juive de son pays pour demander que Laszlo Csatary soit jugé en Slovaquie.

Le Centre Simon-Wiesenthal à Jérusalem avait placé en avril Laszlo Csatary en tête de sa liste des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde. Il a été arrêté à la mi-juillet à Budapest puis assigné à résidence.