L'ancienne première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko risque de demeurer en prison pendant encore plusieurs mois, a prévenu lundi son avocat.

Serhiy Vlasenko affirme que le président Viktor Ianoukovitch tient à ce que sa principale rivale reste derrière les barreaux pendant encore longtemps, pour l'empêcher de briguer les suffrages.

La femme de 50 ans a été reconnue coupable, le mois dernier, d'avoir excédé son autorité lors de la négociation avec la Russie d'un contrat d'importation de gaz naturel. Elle a été condamnée à sept ans de prison, une sentence dénoncée autant par les États-Unis que par l'Union européenne.

Me Vlasenko croit que le parlement ukrainien, qui est dominé par les proches du président Ianoukovitch, écrasera plus tard cette semaine un projet de loi qui aurait pu mener à la libération rapide de sa cliente en réduisant la gravité du crime dont elle a été reconnue coupable. Il prédit aussi que la sentence sera maintenue en appel.

La Cour européenne des droits de l'homme a également été saisie du dossier, mais une décision pourrait se faire attendre pendant près d'un an et il n'est pas clair que les autorités ukrainiennes seraient obligées de respecter un verdict favorable à Mme Timochenko.

Me Vlasenko dénonce que sa cliente demeure incarcérée en dépit des maux de dos violents dont elle souffrirait. Il affirme qu'elle est confinée à une petite cellule insalubre datant de l'époque soviétique et qu'elle a été interrogée la semaine dernière même si elle serait incapable de quitter son lit.