Le premier ministre grec Georges Papandréou s'est dit mercredi solidaire du mouvement américain des anti-Wall Street, tout en appelant les Grecs, qui ne cessent de manifester contre la rigueur, à faire preuve de pragmatisme et à respecter les mesures destinées à sortir de la crise.

«Nous luttons pour changer le système économique mondial, comme beaucoup de citoyens anti-Wall Street, qui protestent à juste titre contre les inégalités et les injustices du système», a indiqué M. Papandréou lors d'un conseil des ministres consacré aux nouvelles mesures d'austérité.

Toutefois, il a souligné qu'«il fallait absolument distinguer les anti-Wall street» des problèmes des Grecs et de tous ceux qui manifestent dans le pays.

Président du parti socialiste grec (Pasok) au pouvoir depuis 2009 et de l'Internationale socialiste, M. Papandréou a indiqué que les Grecs «devraient oeuvrer pour l'intérêt» de leur propre pays.

«Nous luttons pour des changements dans le système international, mais nous vivons dans un système qui n'a pas encore changé (...), il ne faut pas l'oublier», a-t-il souligné.

Ayant à plusieurs reprises attaqué la spéculation des marchés contre la dette des pays, M. Papandréou a appelé les Grecs à «ne pas résister contre les efforts que fait le pays pour sortir de la crise et mettre de l'ordre dans les finances publiques afin de réduire les déficits».

Il s'est prononcé contre ««l'anomie», la violence, l'évasion fiscale et le dérapage des objectifs budgétaires, une attitude qui n'est ni progressiste ni révolutionnaire, mais mine les efforts du pays».

Les manifestations des indignés anti-Wall Street, entamées à New York, se sont multipliées ces dernières semaines à travers les États-Unis. Ils dénoncent la rapacité des milieux d'affaires et de la finance, jugée responsable de la crise économique, ainsi que la manière dont la bourse new-yorkaise interférerait avec la politique américaine.