La socialiste française Ségolène Royal a tiré jeudi à boulets rouges sur ses adversaires à la primaire socialiste pour la présidentielle française de 2012, pointant l'«inaction» et le manque d'expérience de deux autres ténors du Parti socialiste.

À quelques semaines du vote des sympathisants de gauche, l'ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 a ouvert les hostilités avec ses camarades, mais adversaires pour la primaire, François Hollande et Martine Aubry.

«Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction», a critiqué Mme Royal citée par le quotidien Le Figaro. «Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule?», a-t-elle lancé en référence à M. Hollande, actuellement favori des sondages et donné gagnant contre le président Nicolas Sarkozy.

François Hollande est aussi l'ancien compagnon de Ségolène Royal, avec qui elle a eu quatre enfants.

La patronne des socialistes français et plusieurs fois ministre, Martine Aubry, en prend également pour son grade. «Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile», a lancé Mme Royal.

Martine Aubry s'est lancée dans la bataille des primaires socialistes après l'arrestation pour tentative de viol à New York du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, à la mi-mai.

Celui-ci dominait jusqu'alors la course à l'investiture socialiste. Elle est internationalement célèbre pour avoir instauré, à la fin des années 1990, la réduction très controversée du temps de travail hebdomadaire, qui lui a valu le surnom de «Madame 35 heures».

Outre Martine Aubry, François Hollande et Ségolène Royal, deux représentants de la génération des quadragénaires du Parti socialiste, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, se disputent la place pour affronter Nicolas Sarkozy, très probable candidat à sa propre succession en avril et mai 2012.

Le candidat socialiste sera désigné les 9 et 16 octobre lors d'un scrutin à deux tours ouvert à tous les sympathisants de gauche qui le souhaiteront.

Avec ce système inédit en France, le Parti socialiste espère attirer plusieurs centaines de milliers d'électeurs lors de cette primaire, et créer ainsi un élan populaire autour de son candidat.