L'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak a été formellement ouverte jeudi, avec l'annonce que l'ancien Premier ministre Tony Blair, qui avait engagé son pays dans le conflit, sera appelé à témoigner.

Au cours d'une conférence de presse, le responsable de l'enquête Sir John Chilcot a confirmé que M. Blair, qui avait soutenu la décision de l'ancien président américain George W. Bush d'envahir l'Irak, serait parmi les témoins entendus par la commission d'enquête.

M. Chilcot s'est engagé à ce que la commission, dont les conclusions seront publiées au plus tôt fin 2010, n'hésite pas à se montrer critique si besoin est. Lui-même se rendra en Irak et aux États-Unis pour y rencontrer des responsables politiques, a-t-il précisé.

«L'enquête n'est pas un tribunal et personne n'est en procès. Mais je veux qu'il soit bien clair que la commission ne renoncera pas à son droit de critiquer», a-t-il affirmé. «Si nous découvrons que des erreurs ont été commises, qu'il y a des problèmes qui auraient pu être traités de manière plus appropriée, nous le dirons ouvertement.»

Le Premier ministre Gordon Brown avait annoncé en juin l'ouverture de cette enquête «indépendante», pour faire la lumière sur l'une des pages les plus controversées de l'histoire récente du Royaume-Uni.

M. Blair s'était immédiatement dit prêt à coopérer pleinement. «Je ne sais pas combien de fois j'ai répondu en public à des questions sur l'Irak, notamment ces jours-ci. Il n'y a pas de problème en ce qui me concerne à ce que je réponde à des questions en public», avait-il déclaré fin juin.

Cette enquête portera sur une période allant de 2001 au 31 juillet 2009, date à laquelle la quasi-totalité des soldats britanniques doivent avoir quitté le sol irakien. Au total 179 soldats britanniques ont été tués depuis le lancement des opérations en Irak en 2003.

Le gouvernement avait dans un premier temps décidé que l'enquête se déroulerait huis clos, avant de faire marche arrière face au tollé de l'opposition et des militants pacifistes.

M. Chilcot a réaffirmé jeudi que les audiences seraient aussi souvent que possible publiques, et même télévisées et disponibles sur internet. Mais pour des raisons de sécurité nationale, certains témoignages seront recueillis en privé.