Quatorze policiers et six manifestants ont été légèrement blessés et des commerces incendiés dimanche en Grèce au lendemain de la mort d'un adolescent abattu par un policier, selon des sources concordantes.

Les affrontements continuaient dimanche soir dans le centre d'Athènes, où des dizaines de jeunes se sont retranchés dans l'Ecole Polytechnique et l'Université de l'Economie, situés près du quartier d'Exarchia.

Selon un bilan de la Direction de la police d'Athènes, publié dimanche soir, treize policiers ont été blessés par des pierres et des cocktails Molotov lancés par des groupes de jeunes au cours d'une manifestation, qui a rassemblé 5 000 personnes dans le centre de la capitale grecque.

Une source policière avait indiqué quelques heures auparavant que trois policiers avaient été blessés à Athènes dans ce mouvement de protestation contre la police après la mort d'Andreas Grigoropoulos, 15 ans.

Dans le centre d'Athènes, plusieurs magasins et banques de l'avenue Alexandras et du quartier d'Exarchia ont été incendiés.

Six manifestants ont été hospitalisés pour des blessures légères, selon plusieurs radios et télévisions athéniennes.

Dimanche après-midi, l'avenue Alexandras, où es trouve le siège la Direction de la Police et vers laquelle se dirigeaient les manifestants, s'était transformée en un champ de bataille entre les protestataires lançant des cocktails Molotov, des pierres et des morceaux de bois, et les policiers ripostant par des tirs de gaz lacrymogène.

Une vingtaine de manifestants ont été interpellés, a indiqué une source policière.

La manifestation avait commencé en début d'après-midi près du quartier d'Exarchia, où Andreas Grigoropoulos a été tué samedi par un policier.

Le véhicule qui transportait ce policier et un de ses collègues avait été visé auparavant par des jets de pierres et objets divers lancés par un groupe d'une trentaine de jeunes, dont faisait partie M. Grigoropoulos.

Le policier qui a tiré a été arrêté dimanche et placé en garde à vue sous l'accusation d'«homicide volontaire», et son collègue pour «complicité», selon des sources policières.

À Salonique, dans le nord de la Grèce, la majorité des universités de la ville étaient occupées par des étudiants dimanche soir. Une manifestation de 2 000 personnes, au cours de laquelle plusieurs banques et commerces ont été incendiés, ont eu lieu dans cette ville dimanche après-midi.

À Patras (sud-ouest), un policier a été roué de coups par de jeunes manifestants et hospitalisé, et des banques et des voitures ont été incendiées, selon la police. En fin de soirée, 200 manifestants ont mis le feu à des poubelles et dressé des barrages dans le centre de Patras, où la circulation a été interrompue.

À Ioannina (nord-ouest) une cinquantaine de jeunes ont endommagé les façades de plusieurs banques à l'aide des pierres et de cocktails Molotov, avant que les forces anti-émeutes les dispersent avec des gaz lacrymogènes.