La Malaisie a publié jeudi un rapport préliminaire sur le vol MH370 de Malaysia Airlines, reconnaissant la lenteur de la réponse des autorités le 8 mars dernier à la disparition mystérieuse de l'appareil avec 239 personnes à bord.

Le document de cinq pages daté du 9 avril a été auparavant soumis à l'Organisation internationale de l'aviation civile (OIAC). Pour la première fois, un rapport officiel pointe du doigt la lenteur de la réaction des autorités, car il précise que quatre heures se sont écoulées entre le moment où l'on a constaté la disparition de l'avion, vers 1 h 38 heure locale le 8 mars, et le moment où l'alerte a été officiellement lancée. Il ne contient aucune nouvelle révélation essentielle sur ce qui est arrivé il y a près de deux mois à ce Boeing de Malaysia Airlines parti de Kuala Lumpur pour Pékin avant de disparaître, vraisemblablement alors qu'il survolait l'océan indien.

Le bref rapport est accompagné d'enregistrements audio des échanges verbaux entre les membres de l'équipage se trouvant dans le cockpit de l'appareil et les contrôleurs aériens, ainsi que de documents appartenant à la compagnie.

«Plus d'un mois après le départ de l'appareil de l'aéroport international de Kuala Lumpur, on ne sait toujours pas où il se trouve» déclare le texte, qui a été envoyé par courriel aux médias.

Huit heures pour prévenir formellement

L'armée de l'air a mis huit heures pour prévenir formellement les autorités civiles qu'elle avait repéré sur ses radars un appareil dont elle pensait que c'était peut-être le Boeing assurant le vol MH370 qui venait de faire demi-tour vers l'espace aérien de la Malaisie et se dirigeait vers l'océan Indien.

On estime que l'appareil a sombré dans l'océan Indien, mais des recherches massives n'ont pas permis jusqu'ici de trouver la moindre trace de l'éventuelle épave.

Le document rendu public jeudi inclut un résumé des échanges entre la compagnie aérienne nationale et les contrôleurs aériens plutôt perplexes de Malaisie, du Vietnam et du Cambodge pour tenter d'établir ce qui a pu arrivé à cet appareil après qu'il eut disparu de leurs radars au-dessus du sud de la mer de Chine à 1 h 21 heure locale.

L'OIAC exige en général un rapport dans les 30 jours après un accident d'avion et les autorités malaisiennes ont confirmé l'avoir remis dans les temps. Mais il aura fallu attendre trois semaines de plus pour qu'il soit rendu public.

La Malaisie poursuit les investigations sur le sort de l'avion et a précisé cette semaine avoir engagé un ancien responsable de l'aviation civile du pays pour diriger une enquête à laquelle participeront des membres du Conseil national américain de sécurité des Transports et d'autres agences étrangères spécialistes de l'aviation.

Le document publié jeudi ne contenait aucune information provenant d'une enquête spécifique de la police malaisienne pour déterminer s'il peut s'agir d'un acte de terrorisme.

Le gouvernement de Malaisie, fortement critiqué pour la manière plutôt chaotique dont il a communiqué au début sur cette disparition du vol MH370, a été peu disert sur d'éventuels progrès obtenus lors des enquêtes pour élucider cette mystérieuse tragédie.

Certains parents de passagers de ce vol ont accusé le gouvernement et la compagnie aérienne d'incompétence et de refus de divulguer des informations, ce que les autorités ont nié.

De plus, la compagnie Malaysia Airlines, qui a offert l'hébergement à l'hôtel aux membres des familles des passagers, essentiellement en Malaisie et en Chine, pour les tenir informés de l'enquête, a annoncé jeudi qu'elle allait cesser de financer ces centres d'assistance le 7 mai prochain.

«Plutôt que de rester dans des hôtels, il est recommandé aux familles du MH370 de recevoir les informations sur l'état d'avancement des recherches et de l'enquête et toutes autres mesures de soutien de Malaysia Airlines dans le confort de leurs domiciles, soutenus par leurs familles et amis», a déclaré la compagnie dans un communiqué.