Les Centres américains de contrôle et prévention des maladies (CDC) ont annoncé mardi avoir lancé, en collaboration avec les autorités de Sierra Leone, un essai clinique dans ce pays pour un vaccin expérimental contre Ebola qui portera sur environ 6000 personnes.

Le vaccin utilisé, déjà objet d'autres essais cliniques, est le VSV-ZEBOV, mis au point par l'Agence de la santé publique du Canada dont la licence a été déposée par les Américains NewLink Genetics et Merck.

Ce vaccin a déjà été inoculé chez plus de 800 personnes en Afrique, au Canada, en Europe et aux États-Unis. Les résultats des premiers essais cliniques montrent qu'il comporte un niveau de risque acceptable et a déclenché une réponse immunitaire contre le virus Ebola, précisent les CDC.

L'essai clinique évaluera l'innocuité et l'efficacité de ce vaccin et sera conduit à Freetown, dans les districts ruraux de l'ouest et certaines parties des districts de Bombali, de Port Loko et de Tonkolili qui ont tous été fortement touchés par l'épidémie au cours des derniers mois.

Les 6000 personnes vaccinées sont des personnels de santés volontaires. Le degré de protection du vaccin n'étant pas encore connu, ces personnels en première ligne pour soigner les malades devraient continuer à se protéger de toute transmission en portant des combinaisons et autres équipements de protection, insistent les CDC.

«Un vaccin sans danger et efficace serait un outil très efficace pour arrêter Ebola dans le futur», a souligné le directeur des CDC, le Dr Tom Frieden.

Fin mars, l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) avait indiqué que ce vaccin et un second, le VSV-EBOV, développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline avec cet institut, objet d'un essai clinique de phase 2 au Liberia avec plusieurs centaines de personnes, paraissent sans risque.

Ces résultats confirmaient deux essais menés précédemment aux États-Unis. L'essai se poursuit avec ces deux vaccins au Liberia.

Un autre essai clinique de phase 3 est en cours en Guinée depuis début mars avec le vaccin VSV-EBOV de GlaxoSmithKline.

Il n'y a à ce jour aucun traitement ou vaccin autorisés contre Ebola et l'Organisation mondiale de la Santé a donné le feu vert pour accélérer les essais cliniques de vaccins prometteurs pour endiguer l'épidémie d'une étendue sans précédent.

Le virus a fait plus de 10 000 morts depuis son émergence début 2014 en Afrique de l'Ouest, dont surtout au Liberia, en Sierra Léone et en Guinée.