Le champion de l'ultradroite américaine Rick Santorum et le modéré Mitt Romney jouent leur capital politique dans une bataille cruciale mardi lors des primaires républicaines du Michigan et de l'Arizona en vue de la présidentielle de novembre.

Le duel est désormais au centre des primaires qui se jouent État par État pour désigner un candidat pour affronter Barack Obama le 6 novembre.

Dans le Michigan, les deux républicains sont au coude à coude dans une lutte sans pitié, qui fait la joie des démocrates.

Mardi, M. Obama a d'ailleurs affiché une confiance sans failles en affirmant qu'il lui restait encore «cinq ans» au pouvoir, écartant ainsi toute possibilité de défaite face à un républicain.

Mitt Romney joue à domicile dans le Michigan où il est né et où son père a été gouverneur. S'il perd, ses chances de l'emporter seront compromises et le doute s'installera sur sa capacité à rassembler à une semaine du «Super Mardi» où une dizaine d'autres Etats doivent se prononcer.

Depuis quelques semaines, M. Santorum, catholique ultraconservateur, apparaît comme une solution de rechange pour les républicains qui jugent M. Romney trop modéré.

Le 3 janvier dans l'Iowa, M. Santorum a remporté d'un cheveu le premier des scrutins de la course à l'investiture. Il a ensuite confirmé sa percée en s'imposant dans le Missouri, le Colorado et le Minnesota le 7 février.

Mais face à la campagne de M. Romney, bien organisée et bien pourvue financièrement, M. Santorum a montré des signes de faiblesses ces derniers jours.

Dans l'Arizona, Mitt Romney domine largement Rick Santorum, avec des sondages qui le créditent de près de 43% des voix contre 27% à son adversaire.

Dans le Michigan, où il était crédité d'environ 10 points d'avance à la mi-février, le candidat ultraconservateur a été rattrapé par son rival. Mardi, M. Romney (37,3%) et M. Santorum (35,8%) étaient dans un mouchoir de poche, selon une moyenne de sondages réalisée par le site RealClearPolitics.

Les deux autres candidats Newt Gingrich et Ron Paul sont à la traîne dans les deux Etats où ils n'ont pratiquement pas fait campagne.

A Phoenix (Arizona), Tyler Chick, 26 ans, a confié son soutien à M. Romney. «Je pense qu'il est le seul candidat crédible qui reste dans cette course (...)», précise-t-il, en assurant que Rick Santorum, trop conservateur, est trop loin des préoccupations de sa génération.

Howard Parks votera lui pour M. Santorum car «il est le plus conservateur». «J'aime ses idées sur la religion, l'avortement», dit-il à l'AFP.

Conscient de l'importance du test que représente pour lui le Michigan, Rick Santorum, a entrepris de se présenter comme un authentique candidat conservateur capable de battre M. Obama. Lors d'un discours samedi, il a traité le président démocrate de «snob», accusant M. Obama d'insister pour que les jeunes Américains fassent des études supérieures.

Lundi, la presse américaine a rapporté que l'équipe de M. Santorum avait payé pour des appels téléphoniques appelant les électeurs démocrates à voter pour lui afin de faire barrage à M. Romney. Les électeurs affiliés à un parti ont en effet la possibilité de voter pour le parti adverse dans le Michigan.

«C'est un coup bas. Il est scandaleux de voir Rick Santorum s'allier avec les gens d'Obama (...) et essayer de les faire voter contre moi», a rétorqué M. Romney mardi sur la chaîne Fox News.

Une victoire de M. Romney dans le Michigan ne lui garantirait pas l'investiture car la route est encore longue jusqu'à la convention nationale du parti fin août. Dans l'Ohio, où les électeurs voteront la semaine prochaine, un sondage de l'université de Quinnipiac donne une avance de sept points à M. Santorum (36%) face à M. Romney (29%).

Les résultats devraient commencer à tomber à partir de 21h00 mercredi.