Une statue de Lénine a été déboulonnée mercredi par des ultranationalistes ukrainiens, malgré l'opposition d'une partie des habitants, à Slaviansk, un temps bastion des rebelles prorusses de l'est de l'Ukraine avant d'être reprise par les forces de Kiev.

«Tôt ce matin, (le mouvement nationaliste) Pravy Sektor a déboulonné le monument de Lénine. De manière très courtoise», a écrit le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, sur son compte Twitter.

Selon des images diffusées sur l'internet, la statue a été déboulonnée à l'aide d'une grue et d'un câble fixé à son sommet.

«Nous sommes contre les symboles du totalitarisme. Nous n'avons pas pu attendre les négociations. Selon nous, il y a des choses de base qui ne sont pas négociables. Lénine était un criminel international, un terroriste, le bourreau du peuple ukrainien», a déclaré à l'AFP Artem Skoropadski, porte-parole de Pravy Sektor, pour justifier cet acte.

La population de Slaviansk, qui fut un temps un des fiefs des séparatistes prorusses avant d'être reprise en juillet par les forces ukrainiennes, s'est montrée très divisée quant au sort du monument. Des habitants avaient notamment manifesté devant la statue ces derniers mois afin d'empêcher son déboulonnement, Lénine restant une figure très respectée dans une grande partie de l'ex-URSS.

Le président Petro Porochenko a promulgué mi-mai des lois controversées visant à rompre définitivement avec le passé soviétique de l'Ukraine, alors que le pays combat les séparatistes prorusses, pour la plupart nostalgiques de l'URSS, dans l'Est rebelle où le conflit a fait plus de 6400 morts depuis avril 2014.

Ces textes, adoptés le 9 avril par le Parlement et vivement dénoncés par la Russie, mettent sur le même plan les «régimes totalitaires communiste et nazi» et interdisent notamment les symboles de ces deux idéologies.

Les monuments à la gloire des responsables soviétiques doivent ainsi être démontés, de même que doivent être rebaptisées les localités, rues ou entreprises dont les noms font référence au communisme.

Mi-avril, plusieurs monuments de Lénine avaient déjà été déboulonnés par des inconnus dans l'Est russophone, notamment à Kharkiv et Kramatorsk.