Le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a accusé vendredi la Russie de vouloir lancer une «une troisième guerre mondiale» en soutenant l'insurrection séparatiste dans l'est de l'Ukraine, appelant la communauté internationale à «s'unir contre l'agression russe».

«Les tentatives d'agression de l'armée russe sur le territoire de l'Ukraine mèneront à un conflit sur le territoire de l'Europe. Le monde n'a pas oublié la Seconde guerre mondiale et la Russie veut lancer une troisième guerre mondiale», a-t-il déclaré lors d'un conseil des ministres. «Le soutien de la Russie aux terroristes en Ukraine constitue un crime international, et nous appelons la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe».

Merkel dit «sa grande inquiétude» à Poutine

La chancelière Angela Merkel a exprimé «sa grande inquiétude» sur la situation en Ukraine, lors d'une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, a indiqué vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

La chancelière «a exprimé, lors de cette conversation téléphonique, sa grande inquiétude à propos de la situation tendue dans l'est de l'Ukraine et a dit attendre du gouvernement russe qu'il manifeste clairement son approbation de l'accord de Genève et qu'il travaille à sa mise en oeuvre», a dit M. Seibert, lors d'un point presse régulier.

150 soldats américains en Lettonie

Une compagnie de 150 hommes de la 173e brigade aéroportée de l'armée américaine est arrivée en Lettonie où elle a été accueillie vendredi matin à la base d'Adazi, à 20 km de Riga, a indiqué le premier ministre letton, Mme Laimdota Straujuma.

Les soldats américains y seront stationnés au moins jusqu'à la fin de l'année, selon le ministère letton de la Défense, suite à la décision de Washington de renforcer son engagement dans un contexte de tension avec la Russie sur l'Ukraine.

«Aujourd'hui, c'est une journée spéciale, car ce matin j'ai rencontré les chefs des forces armées à la base d'Adazi et j'ai salué l'unité américaine, venue pour un exercice militaire. Nous sommes très heureux que la Lettonie et les États-Unis soient de proches alliés et fassent preuve de solidarité», a déclaré Mme Straujuma à la presse, après une rencontre à Riga avec son homologue estonien Taavi Roivas.

Washington avait annoncé mardi le déploiement pour des exercices en Pologne et dans les pays baltes de 600 soldats, un geste adressé à ses alliés de l'OTAN, inquiets des actions de Moscou en Ukraine.

Une unité de 130 hommes est déjà arrivée mercredi en Pologne. Un nombre similaire de soldats américains est attendu samedi en Lituanie et autant en Estonie au début de la semaine prochaine.

«Je suis content que nos alliés soient arrivés sur le sol letton, ce qui montre que l'Alliance atlantique est là pour nous. Nous sommes forts ensemble», a déclaré vendredi M. Roivas.

En annonçant mardi à Washington l'envoi de troupes dans les pays frontaliers de l'Ukraine et de la Russie, le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone, avait précisé qu'il s'agissait d'opérations «bilatérales» de la part des États-Unis et non d'exercices de l'OTAN. Il a noté cependant qu'il n'y avait eu aucune réticence exprimée de la part d'autres membres de l'Alliance

Ce geste «est l'expression concrète des obligations qui nous lient en matière de sécurité en Europe», a-t-il souligné. «C'est un message adressé à Moscou».