Anders Behring Breivik, l'extrémiste de 32 ans qui a avoué le carnage du 22 juillet en Norvège, est interrogé mercredi pour la troisième fois depuis le début de l'enquête, selon le journal norvégien Verdens Gang (VG), une information que la police a refusé de confirmer.

«Nous ne souhaitons pas faire de commentaire sur la tenue du (troisième) interrogatoire, mais nous disons que ce qui sera central dans cet interrogatoire sera qu'il y aura davantage de confrontation», a déclaré le procureur de police Paal-Fredrik Hjort Kraby lors d'une conférence de presse.

L'interrogatoire sera confirmé après avoir eu lieu, a-t-il dit.

Selon VG, qui publie sur son site la photo d'un fourgon dans lequel le tueur aurait été transporté, Behring Breivik est arrivé vers 09H00 au quartier général de la police dans le centre d'Oslo pour être interrogé.

Le Norvégien de 32 ans, qui a avoué être l'auteur des deux attaques qui ont fait 77 morts, a été entendu une première fois pendant 7 heures lors du week-end suivant le massacre, puis de nouveau vendredi dernier pendant 10 heures.

Le deuxième interrogatoire avait essentiellement porté sur un passage en revue des premiers aveux du tueur, selon les enquêteurs.

La police a annoncé qu'il serait de nouveau interrogé cette semaine, mais en refusant de donner une date «pour des questions de sécurité».

Le nouvel interrogatoire aura toujours pour principal objectif de confirmer que Behring Breivik a agi seul, comme il l'affirme, en le confrontant par exemple à des images de vidéosurveillance ou à son compte bancaire, a expliqué à l'AFP M. Hjort Kraby.

«C'est la question principale parce que si nous trouvons quelqu'un d'autre, l'enquête change complètement. Mais il a été très clair sur le fait qu'il était seul», a dit le responsable de l'enquête.

M. Hjort Kraby a jugé «possible» que le tueur ait pu financer l'opération seul comme il l'assure, étant donné le nombre d'années de préparation.

«Mais il a acheté beaucoup d'équipement, il y avait cette ferme qu'il louait, il a aussi loué beaucoup de voitures. Ce sont des questions que nous étudions en ce moment», a-t-il relevé.

Le procureur de la police a refusé de dire si le téléphone de Behring Breivik avait été retrouvé sur l'île d'Utoeya, où il aurait passé un appel aux policiers.

«Cela fait partie des choses que nous regardons. Je dois rester vague à ce point-là», a dit l'enquêteur.

Près d'une centaine de policiers d'Oslo vont travailler au sein de la division spéciale créée pour l'enquête, renforcés par certains de leurs collègues ailleurs en Norvège, a par ailleurs indiqué le vice-commissaire Hans Halvorsen.

Behring Breivik, arrêté sur l'île d'Utoeya après avoir tué 69 personnes dans la fusillade la plus meurtière jamais commise en temps de paix, se présente comme un croisé, un «chevalier templier» voulant déclencher une guerre contre l'islam et le multiculturalisme en Europe.

Huit personnes sont également mortes dans l'explosion d'une camionnette piégée dans le centre d'Oslo, un attentat qu'il a aussi reconnu.