Considéré par plusieurs comme un grand favori à la veille du conclave, le cardinal Marc Ouellet est «plus conservateur qu'on ne le souhaiterait», a déclaré cette semaine la première ministre Pauline Marois, dans une entrevue accordée à un hebdomadaire français.

La politicienne a tout de même affirmé qu'elle se «réjouir[a]» si le «prochain pape est Québécois». Malgré ses idées, «il reste un grand bonhomme», a-t-elle ajouté.

Mme Marois a accordé une longue entrevue au magazine français L'Express, consacré à l'actualité politique et générale. C'est ce long article de quatre pages qui ouvre le numéro.

Si Marc Ouellet est élu pape à l'issue du conclave, la première ministre s'envolera illico vers le Vatican, croit d'ailleurs savoir l'hebdo abitibien La Frontière. Sinon, elle devrait justement se rendre dans la région natale de l'ex-cardinal de Québec le 21 et le 22 mars prochains.

Conctactée par La Presse, l'attachée de presse de la première ministre a confirmé en substance ces informations.

«Nous sommes à évaluer le tout, mais ce serait dans l'ordre des choses», a indiqué Marie Barrette.

«Rétrograde»

Ce n'est pas la première fois que Pauline Marois critique le conservatisme du cardinal Ouellet.

En 2010, M. Ouellet avait remis en question le droit à l'avortement, même pour les femmes victimes de viol. «Pourquoi pousser une femme victime d'un crime à en commettre un à son tour?», avait-il alors affirmé.

Rapidement, il avait reçu une volée de bois vert de la part de Mme Marois et du reste de la classe politique.

«Je suis complètement outrée de ses déclarations, avait alors déclaré Pauline Marois. Ce sont des luttes qui ont été faites depuis 40 ans, des droits qu'ont obtenus les femmes. Et je crois que ce serait un recul inacceptable dans nos sociétés.»

Selon La Presse Canadienne, la politicienne avait ajouté que beaucoup de catholiques le trouvaient aussi «rétrograde».

«Il est sûrement en porte-à-faux avec une partie de son Église qui est beaucoup plus ouverte et prête à accepter cette réalité», avait-elle déclaré.

Elle était alors chef de l'Opposition.

-Avec La Presse Canadienne