L'ex-collaborateur du renseignement américain Edward Snowden a été autorisé à rester trois ans de plus en Russie, où il réside déjà depuis un an, a annoncé jeudi à Moscou son avocat Anatoli Koutcherena.

L'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, qui a révélé l'ampleur de la surveillance américaine dans le monde, «a obtenu le droit de résidence pour trois ans» sur le sol russe, à compter du 1er août dernier, a indiqué son avocat lors d'une conférence de presse.

Le nouveau régime octroyé à Edward Snowden lui permettra désormais de voyager à l'étranger, a ajouté M. Koutcherena.

Après avoir mis le gouvernement américain dans l'embarras en transmettant à la presse des dizaines de milliers de documents prouvant l'étendue de la surveillance de la NSA, M. Snowden avait obtenu le 1er août 2013 un asile provisoire d'un an en Russie.

Son avocat avait sollicité auprès des autorités russes la prolongation de son droit de séjour.

M. Snowden, qui ne participait pas à la conférence de presse de son avocat, vit dans le plus grand secret depuis son arrivée en Russie.

De très rares photos de lui ont été publiées dans la presse, la dernière, parue il y a quelques jours, le montrant apparemment assistant à un spectacle depuis une loge du théâtre moscovite du Bolchoï.

L'avocat de M. Snowden a promis que «dès que la plus petite occasion se présentera, son client pourra donner une conférence de presse».

Assange recommande à Snowden d'être «extrêmement prudent» s'il sort de Russie

Julian Assange, fondateur du site WikiLeaks, a exhorté jeudi l'Américain Edward Snowden à être «extrêmement prudent» s'il décidait de sortir de Russie, pays qui vient de lui renouveler l'asile et de lui permettre de voyager à l'étranger.

Recherché par les États-Unis après avoir dévoilé de gigantesques opérations d'espionnage électronique menées par son pays sur toute la planète, M. Snowden doit faire le nécessaire pour préserver «son intégrité physique», a ajouté M. Assange, qui participait par visio-conférence à un forum sur la liberté d'expression à Mexico.

Julian Assange, 43 ans, vit reclus depuis juin 2012 à l'ambassade d'Équateur à Londres, pour échapper à une convocation par la justice suédoise dans une affaire de moeurs dont il craint qu'elle ne débouche sur une extradition aux États-Unis, où il est recherché pour la diffusion par WikiLeaks de milliers de documents confidentiels américains, notamment.

Jeudi matin, l'avocat de M. Snowden a annoncé que son client pouvait demeurer trois ans de plus en Russie, où il est réfugié depuis un an, avec l'autorisation de voyager, de travailler et même de cotiser pour sa retraite.

Le fait que les pays européens ont refusé d'accueillir M. Snowden démontre qu'«ils ont trop peur des États-Unis», a jugé Julian Assange.