Intox bidon ou info crédible? La question se pose après les déclarations de parlementaires américains selon lesquelles Edward Snowden a bénéficié de l'aide de la Russie pour divulguer l'existence des programmes de surveillance des États-Unis.

«Je pense qu'il y a une raison au fait qu'il [Snowden] ait fini entre les mains - dans les bras - d'un agent du FSB à Moscou», a déclaré le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Mike Rogers, lors de l'émission Meet the Press sur la chaîne NBC.

«Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une coïncidence», a-t-il ajouté, accusant l'ancien analyste d'avoir dévoilé des renseignements qui n'avaient en bonne partie «rien à voir avec le programme de la NSA mais tout à voir avec nos capacités militaires».

Le représentant du Michigan n'a fourni aucun élément de preuve pour justifier ses allégations, se contentant de déclarer que «nous avons découvert ce que nous pourrions appeler des indices» qui lui font penser que Snowden «a bénéficié d'une aide».

Deux autres élus américains, l'un républicain et l'autre démocrate, ont également fait part de leurs soupçons à cet égard dimanche.

«Je ne pense pas que M. Snowden se soit réveillé un jour et qu'il ait tout d'un coup découvert qu'il avait les moyens de faire tout cela tout seul», a déclaré le représentant républicain Michael McCaul, président de la commission de la sécurité intérieure, lors d'une émission sur la chaîne ABC.

«Je pense personnellement qu'il a été préparé par une puissance étrangère pour faire ce qu'il a fait», a-t-il ajouté.

Interrogée sur le même sujet sur NBC, la sénatrice démocrate Diane Feinstein a estimé que Snowden «pourrait bien» avoir bénéficié d'une aide de la Russie.

«Nous n'en savons rien à ce stade-ci», a déclaré la présidente de la commission du renseignement du Sénat.

L'ancien consultant du renseignement a reçu l'asile temporaire de la Russie après avoir séjourné brièvement à Hong Kong, où il s'était d'abord réfugié après avoir fui les États-Unis. Il a nié avoir livré des secrets à la Chine ou à la Russie.

Ben Wizner, un avocat de l'American Civil Liberties Union, a déclaré au New York Times que les allégations des parlementaires américains étaient «non seulement fausses, mais stupides».