Les programmes américains de surveillance des communications ont permis de déjouer «plus de 50 actes terroristes potentiels» depuis les attentats du 11 septembre, a indiqué mardi le chef de l'Agence de sécurité nationale (NSA) Keith Alexander, devant le Congrès.

«Ces programmes sont extrêmement précieux pour protéger notre nation et assurer la sécurité de nos alliés», a insisté le général Alexander devant des élus de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

«Ces dernières années, les informations recueillies à partir de ces programmes ont permis au gouvernement américain de faire des avancées capitales pour aider à prévenir plus de 50 actes terroristes potentiels dans plus de 20 pays à travers le monde», a-t-il souligné.

Parmi ces actes, «au moins 10 concernaient des menaces sur le sol américain», selon lui.

L'audition de Keith Alexander intervient alors qu'Edward Snowden, ex-consultant de la NSA responsable de révélations fracassantes sur les programmes de surveillance des communications par les États-Unis, est réfugié à Hong Kong depuis le 20 mai.

Face à la controverse soulevée par cette affaire, le patron de la NSA a tenté de défendre ces programmes d'espionnage et assuré aux élus qu'il leur fournirait des informations concernant les incidents qui ont pu être déjoués depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Il a expliqué que la plupart de ces informations restaient classifiées et ne pourraient donc pas être rendues publiques, mais a souligné toutefois que les détails relatifs à quatre incidents allaient être révélés.

Parmi eux, un projet d'attentat contre le métro new-yorkais, qui a été décrit comme «le premier complot majeur d'Al-Qaïda depuis le 11 septembre, commandité depuis le Pakistan».

Ou encore un complot contre la Bourse de New York. Selon Sean Joyce, directeur adjoint du FBI, intervenant également devant le Congrès, la NSA a réussi à localiser à Kansas City des appels téléphoniques internationaux passés par des personnes soupçonnées de terrorisme. Cela a permis au FBI d'obtenir un mandat pour démarrer une surveillance électronique de Khalid Ouazzani, qui selon la police fédérale travaillait avec des complices sur un complot «naissant» d'attentat contre la Bourse de New York.

«Ouazzani a fourni des informations et du soutien aux membres de ce complot», a assuré M. Joyce. «Le FBI a arrêté ces individus».

Le général Alexander a renchéri, en soulignant qu'il «préférait être ici aujourd'hui à débattre de ce point plutôt que d'essayer plus tard d'expliquer comment (les États-Unis) n'ont pas été capables d'éviter un autre 11 septembre».

Il a en outre rappelé que ces programmes de surveillance avaient une base légale puisqu'ils restaient sous le contrôle de tribunaux et du Congrès lui-même. «Je pense que nous avons atteint un niveau de sécurité (...) qui ne remet pas en cause la vie privée et les libertés civiles de nos citoyens».

Selon un sondage USA Today/Pew publié mardi, 48% des Américains disent approuver ces programmes de surveillance, qui ont permis le recueil de données téléphoniques ou internet y compris des courriels, contre 47% qui y sont opposés.