Les forces armées canadiennes coordonneront une partie des secours et de l'aide envoyés en Haïti à partir du petit aérodrome de Jacmel afin de soulager l'aéroport international Toussaint-Louverture, à Port-au-Prince, submergé par l'arrivée d'aide humanitaire de partout dans le monde depuis le séisme du 12 janvier.

«Nos avions pourront arriver et repartir en évitant la congestion qu'il y a dans la capitale depuis le début des opérations», a souligné mercredi le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, en conférence de presse.

Grâce à une entente avec le gouvernement de la Jamaïque, et en raison de la très petite taille de l'aéroport de Jacmel, les gros porteurs canadiens pourront se poser à Kingston, en Jamaïque. Les denrées et les effectifs seront ensuite envoyés à Jacmel par de plus petits appareils.

«L'aéroport est actuellement fonctionnel. Le défi, c'est qu'il n'y a pas d'éclairage ni de système de radar. Alors, pour l'instant, les pilotes atterrissent de jour», a expliqué le ministre.

L'évacuation des ressortissants canadiens pourra continuer à se faire de Port-au-Prince, a ajouté M. MacKay.

Ottawa coordonnera les opérations à l'aéroport de Jacmel en collaboration avec le gouvernement haïtien et la mission de l'ONU sur le terrain, la MINUSTAH.

Plus de 500 soldats supplémentaires arrivés lundi concentreront leurs efforts de secours et d'assistance dans la région de Léogâne et de Jacmel, à l'ouest de la capitale.

Par ailleurs, le bilan officiel des victimes canadiennes n'a pas changé depuis plus de 24 heures : Ottawa confirme la mort de 13 ressortissants, et 479 Canadiens manquent toujours à l'appel malgré les efforts des services consulaires pour les retrouver dans la région touchée par la catastrophe.

Plus de 1500 ressortissants ont été évacués à bord de 17 vols militaires. Les avions canadiens continuent de faire la navette quotidiennement. Mercredi matin, 55 personnes se trouvaient toujours sur le terrain de l'ambassade canadienne à Port-au-Prince, a souligné le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon. L'immeuble avait été évacué dès le jour du tremblement de terre, par mesure de sécurité, et la forte réplique sismique d'mercredi matin l'aurait endommagé davantage, selon le ministre Cannon, qui s'est entretenu très tôt en matinée avec l'ambassadeur canadien en Haïti, Gilles Rivard.