Cent mille soldats japonais, un porte-avions américain, des secouristes européens ou chinois avec des chiens spécialement entraînés : d'immenses moyens sont mobilisés pour rechercher les disparus et secourir les rescapés du séisme et du tsunami ayant frappé le Japon.

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a décidé dimanche de doubler le nombre des soldats et des membres du personnel de secours déployés dans les régions du nord-est dévastées.

«Il y a tellement de personnes qui sont toujours isolées et attendent une aide. Cette situation est très difficile», a expliqué le ministre de la Défense, Toshimi Kitazawa.

Les soldats mobilisés représentent 40% des effectifs totaux des Forces d'Autodéfense, l'armée japonaise, pour faire face à un «désastre national sans précédent», selon M. Kan.

Le dernier bilan officiel faisait état de 688 morts et 1570 blessés. Mais il devrait s'alourdir car des milliers de personnes étaient portées manquantes, notamment dans le port de Minamisanriku.

L'armée a été également chargée de gérer les opérations d'évacuation des 200 000 personnes environ ayant dû quitter leurs logements situés à proximité des deux centrales nucléaires dont le fonctionnement a été perturbé par le séisme.

Le transport des troupes japonaises est facilité par la présence d'un porte-avions américain, le Ronald Reagan, au large des côtes nippones.

«Les hélicoptères du Ronald Reagan ont effectué vingt missions et approvisionné en nourriture et matériel à trois différentes villes», a indiqué l'ambassade des Etats-Unis.

Proches alliés du Japon, où près de 50 000 de leurs soldats sont basés, les États-Unis ont également dépêché 144 secouristes de leur agence pour le développement (USAID), qui devaient arriver dimanche.

Cette équipe comprend 12 chiens capables de détecter des victimes prises au piège sous les décombres.

Elle participera aux opérations aux côtés des 62 équipes de docteurs et autres membres du personnel soignant déployées par la Croix-Rouge et des dizaines d'autres envoyées par des pays comme l'Australie, la Corée du Sud, la Suisse et le Royaume-Uni. Un total de 69 pays et cinq organisations internationales ont proposé leur aide, selon le ministère des Affaires étrangères.

La France a dépêché deux détachements de sa sécurité civile. «Des moyens en matière de déblaiement, de sûreté nucléaire ou dans un autre domaine peuvent être mobilisés dans les meilleurs délais, en fonction des souhaits exprimés par le Japon», a fait savoir le chef de sa diplomatie, Alain Juppé.

Certains sauveteurs passent d'un désastre à l'autre puisqu'ils arrivent directement de Christchurch, la ville néo-zélandaise frappée par un séisme de magnitude 6,3 qui a fait près de 200 morts le 22 février.

C'est en mer que la marine japonaise a découvert dimanche un «miraculé», un homme de 60 ans qui est resté deux jours accroché à un morceau du toit de sa maison emportée par le tsunami, selon le ministère de la Défense.

Les pays étrangers souhaitent aussi aider le Japon à résoudre les problèmes que connaît la centrale nucléaire de Fukushima N°1 affectée par le séisme.

La Commission américaine de régulation du nucléaire (NRC) va dépêcher deux experts, l'éventualité de l'arrivée d'un nuage radioactif préoccupant jusqu'en Californie, située de l'autre côté du Pacifique.

Le gouvernement américain a conseillé dimanche à ses ressortissants d'éviter «en ce moment» tout voyage au Japon.