Hawaii et la côte ouest des États-Unis ont été touchés vendredi par les premières vagues du tsunami provoqué par le puissant séisme survenu au large du Japon, provoquant des milliers d'évacuations mais peu de dégâts pour l'instant.

Le Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique a précisé que des premières vagues avaient été vues vers 3h24 (8h24 heure de Montréal) à Waianae, peu avant leur arrivée à Waikiki, la plage d'Honolulu, capitale de l'archipel de Hawaii.

«Aucun dégât n'a été rapporté pour l'instant», a déclaré en début de matinée Gerard Fryer, du Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique disant s'attendre à ce que cela ne soit «pas un événement très destructeur».

Les premières vagues du tsunami ont ensuite touché la côte ouest américaine, 12 heures après le séisme de magnitude 8,9, le plus fort jamais enregistré au Japon.

«Le tsunami est arrivé», a déclaré vers 8h30 (11h30 heure de Montréal) Mike Murphy, chef des urgences de la ville de Port Orford, dans l'Oregon.

Une alerte au tsunami avait été lancée sur tous les États de la côte pacifique des États-Unis, de l'Alaska à la Californie.

Plusieurs centaines de personnes ont été évacuées dans plusieurs zones côtières de Californie. Environ 7000 personnes l'ont été dans la seule zone portuaire de Crescent City, à environ 500 km au nord de San Francisco, a indiqué une responsable des services d'urgence, Cindy Henderson.

«Il y a au moins 35 bateaux qui ont été écrasés, certains bateaux se sont empilés les uns sur les autres», a-t-elle ajouté, expliquant qu'une vague avait atteint 2,5 mètres de haut. «Heureusement nous sommes presque à marée basse», a-t-elle ajouté, précisant que des vagues anormales provoquées par le tsunami pourraient continuer pendant une douzaine d'heures.

La chaîne de télévision locale «Hawaii news now» avait évoqué aussi des «vagues sur les plages et dans les canaux» qui «n'ont pas causé de dégâts» dans l'archipel, où les habitants des zones côtières ont été évacués. Les sirènes d'alarme avaient retenti environ cinq heures avant que les premières vagues n'arrivent.

Le territoire américain de Guam, au milieu du Pacifique, a également émis une alerte au tsunami et évacué ses zones côtières. À Guam, deux sous-marins nucléaires d'attaque, le City of Corpus Christi et le Houston, ont rompu leurs amarres mais leurs équipages, aidés de remorqueurs, ont réussi à en garder le contrôle, a affirmé la flotte américaine du Pacifique dans un communiqué.

Le président Barack Obama, qui est né à Hawaii, a annoncé vendredi lors d'une conférence de presse, qu'un deuxième porte-avions américain était en route pour aider le Japon, assurant que les ravages provoqués par le tsunami «brisent le coeur».

La président a expliqué avoir présenté ses condoléances au premier ministre du Japon Naoto Kan avec lequel il s'est entretenu par téléphone, et lui avoir promis «toute l'aide nécessaire».

Dès l'annonce du séisme, le Pentagone a commencé à recenser les moyens dans la région susceptibles d'être mis en oeuvre pour une vaste opération humanitaire.

«Les forces américaines dans le Pacifique sont en train d'évaluer la situation et nous sommes prêts à répondre et à fournir une aide d'urgence», a confié à l'AFP un porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan.

Avec 38 000 hommes stationnés sur l'archipel japonais et à Okinawa sans compter 11 000 marins à bord de navires dans le Pacifique occidental et 85 bases militaires, les moyens sont énormes. «Tous» sont susceptibles d'être engagés, selon le colonel Lapan.

Washington se prépare également à déplacer son armada maritime: près d'une dizaine de navires doivent rejoindre le Japon ou se tiennent prêt à le faire.