Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon estime que les propositions du président américain Barack Obama, qui s'est prononcé en faveur d'un État palestinien sur la base des frontières de 1967, «peuvent faciliter un processus de paix», dans une interview au Monde publiée vendredi.

Cette déclaration faite jeudi au quotidien français tombe alors que le G8 va apporter son «ferme soutien» à la vision de paix du président américain, selon un projet de déclaration obtenu par l'AFP, qui devait être rendue officielle à la fin du sommet de Deauville (nord-ouest de la France).

«Le président Obama a énoncé une série de paramètres très importants sur les questions de sécurité et de territoire, qui peuvent faciliter un processus de paix. Je sais que les Israéliens n'en sont pas contents. Mais la reprise du processus est indispensable pour éviter cette confrontation», a déclaré M. Ban.

M. Obama s'est prononcé le 19 mai pour la première fois en faveur de pourparlers pour un État palestinien sur la base des lignes de 1967, c'est-à-dire couvrant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, moyennant des échanges de territoire négociés avec Israël, ce qu'a rejeté Israël.

Les conséquences d'une confrontation, «ce serait un vote sur une reconnaissance d'ordre politique. Cela ne porterait pas sur la question d'une admission (d'un État palestinien) à l'ONU. Cela aurait un impact politique», a ajouté M. Ban.

En dépit des objections américaines, les Palestiniens maintiennent le cap vers une demande de reconnaissance de leur État à l'ONU en septembre, estimant envolées les chances de négociations après les déclarations de Benyamin Nétanyahou.

M. Nétanyahou a tracé mardi une série de lignes rouges, exigeant des Palestiniens l'abandon inconditionnel de Jérusalem-Est et du droit au retour des réfugiés, la reconnaissance d'Israël comme État juif et l'acceptation d'une présence militaire israélienne de longue durée. Mais il a assuré qu'Israël se montrerait «généreux» sur la superficie de leur État.