La situation continue de se dégrader à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, où deux combattants du Jihad islamique palestinien ont été tués dimanche par des tirs israéliens, alors que les deux parties se disent prêtes à la guerre.

Deux combattants du groupe radical ont trouvé la mort dimanche à l'aube près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, lors d'échanges de tirs avec l'armée israélienne, selon un communiqué des Brigades d'Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, et des témoins.

Une porte-parole militaire israélienne a confirmé à l'AFP que «des soldats, appuyés par des hélicoptères, ont visé les membres d'une cellule de terroristes qui tentaient de placer une charge explosive aux abords immédiats de la barrière de sécurité» séparant Israël de la bande de Gaza.

La porte-parole a précisé que l'incident s'était produit à la hauteur du terminal routier de Sofa, ajoutant que l'armée avait reçu pour consignes de «ne pas hésiter à ouvrir le feu» contre ceux qui tentent de placer des charges explosives près de la barrière.

Quelques heures après ces combats, des tanks israéliens ont tiré au moins dix obus en direction de Khan Younès, selon un photographe de l'AFP, endommageant trois maisons sans faire de nouvelle victime.

En fin de matinée, deux roquettes ont été tirées depuis Gaza contre le district d'Eshkol, dans le désert du Néguev (sud), sans faire de blessé ni de dégât, selon une porte-parole militaire.

Ce regain de violence survient à la veille du deuxième anniversaire de la dévastatrice offensive israélienne «Plomb durci» contre la bande de Gaza, qui a fait 1400 morts palestiniens, selon des sources médicales palestiniennes, et 13 morts côté israélien.

L'armée israélienne a multiplié ces derniers jours les raids aériens contre les groupes armés palestiniens de Gaza, y compris contre des bases du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, en représailles à l'intensification des tirs d'obus et de roquettes contre le territoire hébreu.

Au moins 23 obus de mortier et quatre roquettes ont été tirés la semaine dernière depuis Gaza contre le sud Israël. Une adolescente a été légèrement blessée dans un kibboutz, selon l'armée.

«J'espère qu'il n'y aura pas besoin d'une autre opération comme "Plomb Durci"», a expliqué dimanche Sylvan Shalom, ministre du Développement régional et suppléant du premier ministre, à la radio publique.

«Mais si cette situation continue, si des missiles entrent encore en contrebande (à Gaza), s'ils (les groupes armés palestiniens) continuent de tirer sur Israël et tentent de frapper des civils innocents, alors nous devrons riposter avec toute notre puissance», a-t-il menacé.

De son côté, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis son coup de force en juin 2007 contre l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, a averti qu'il était prêt à la guerre, tout en affirmant respecter la trêve militaire en vigueur depuis la fin de l'opération «Plomb durci».

«Il y a une trêve effective sur le terrain. Elle est réelle si Israël arrête son agression et met fin à son siège. Mais s'il y a la moindre agression israélienne sur la bande de Gaza, nous répondrons vigoureusement», a déclaré Abou Obeideh, un porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas.

«Nos armes sont moins nombreuses que celles de l'occupation israélienne, mais nous avons quelque chose qui va inquiéter l'occupation», a-t-il ajouté, sans plus de détails.

Cette semaine, l'armée israélienne a annoncé que des groupes armés de Gaza avaient récemment utilisé pour la première fois un missile antichar russe de type «Kornet».

La tension est montée brusquement après un raid israélien qui a tué le 18 décembre cinq combattants islamistes s'apprêtant à lancer une attaque à la roquette contre Israël depuis la bande de Gaza.