L'Autorité palestinienne a regretté une résolution de la chambre des Représentants américaine qui condamne toute déclaration ou reconnaissance unilatérale d'un État palestinien et défend une solution négociée du conflit avec Israël.

«Nous nous sommes consacrés aux négociations pendant près de vingt ans et aujourd'hui nous sommes pris au piège d'un processus qui pour l'instant n'a rien changé à l'occupation» israélienne, a affirmé le négociateur en chef Saëb Erakat dans un communiqué publié vendredi.

«Contrairement au gouvernement israélien, qui se satisfait du statu quo de l'occupation et de la poursuite de la colonisation, le peuple palestinien doit rechercher sa liberté par le biais de n'importe quelle option pacifiste qui lui est offerte», a plaidé M. Erakat.

Il a accusé la chambre basse du Congrès de «placer un obstacle de plus à la paix entre la Palestine et Israël».

Mercredi, la Chambre a dans une résolution réaffirmé son «opposition à toute tentative pour établir ou chercher la reconnaissance d'un État palestinien en dehors d'un accord négocié», appelant les gouvernements étrangers à «ne pas accorder une telle reconnaissance».

Le Brésil et l'Argentine viennent de reconnaître un État palestinien à l'intérieur des frontières de 1967, soit avant la guerre israélo-arabe et l'occupation de Gaza et de la Cisjordanie qui a suivi.

La Bolivie va faire de même, son président Evo Morales ayant annoncé vendredi que son pays allait reconnaître la semaine prochaine la Palestine comme un «État indépendant».

Pour les États-Unis, une telle reconnaissance est «contre-productive» pour la paix.

«Reconnaître l'État de Palestine dans les frontières de 1967 est une décision souveraine, unilatérale par des États individuels. Si les États-Unis peuvent choisir de ne pas reconnaître notre État, ils ne peuvent empêcher d'autres États d'exercer leur droit souverain», proteste M. Erakat.

L'Autorité palestinienne ne décolère pas depuis que Washington a reconnu son échec à obtenir d'Israël un gel de la colonisation juive.

Soutenue par la Ligue arabe, elle a exclu toute reprise des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation et demandé à Washington de présenter une «offre sérieuse».

M. Erakat a appelé la communauté internationale à «sauver la solution à deux États (palestinien et israélien) en reconnaissant l'État palestinien dans les frontières de 1967».