Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas refuse tout compromis ne garantissant pas un «gel total» de la colonisation, a déclaré à l'AFP vendredi à New York son porte-parole Nabil Abou Roudeina.

Cette déclaration intervient à quelques jours de l'expiration du moratoire sur la construction dans les colonies juives de Cisjordanie occupée.

«Il faut maintenir le gel total de la colonisation dans les territoires palestiniens y compris à Jérusalem. Nous refusons toute solution partielle», a-t-il dit.

«Les solutions partielles ne créent pas un climat propice à la poursuite des négociations», a-t-il ajouté.

Un haut responsable gouvernemental israélien a déclaré vendredi à l'AFP qu'Israël était prêt à parvenir à un «compromis agréé par toutes les parties» sur la colonisation.

«Israël est disposé à parvenir à un compromis agréé par toutes les parties sur la prolongation du gel de la construction, étant entendu que ce gel ne pourra pas être total», a affirmé ce responsable qui a requis l'anonymat.

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou «déploie des efforts intensifs pour parvenir à un tel compromis avant l'expiration du moratoire le 26 septembre», a-t-il ajouté.

La prolongation du moratoire est «une obligation»

Les négociations palestino-israéliennes ne pourront continuer si Israël poursuit sa colonisation en Cisjordanie, a jugé vendredi le secrétaire-général de la Ligue arabe, Amr Moussa, affirmant que la prolongation du moratoire est «une obligation».

«Un processus sérieux et viable de négociations ne peut continuer en même temps que la construction de colonies dans les territoires occupés, qui affectent l'intégrité de territoires qui sont appelés à être les territoires du nouvel État de Palestine», a-t-il dit lors d'un point presse à New York.

«S'ils (les Israéliens) continuent à éroder l'intégrité territoriale de la terre palestinienne, à changer la composition démographique de ces territoires et leur caractère géographique, pourquoi perdons-nous notre temps?», a-t-il demandé.

Prolonger ce moratoire d'une durée de dix mois, qui porte sur les implantations de Cisjordanie et expire dimanche, est «une obligation» d'Israël et «enverrait le message symbolique que la politique israélienne est sérieuse sur ce sujet», a ajouté M. Moussa.

«Attendons de voir ce qui arrive dans les prochains jours», a-t-il conclu.

Selon un haut responsable gouvernemental israélien, Israël est prêt à parvenir à un «compromis agréé par toutes les parties» concernant un gel de la construction dans les implantations de Cisjordanie, «étant entendu qu'il n'y peut y avoir zéro construction».

M. Moussa a par ailleurs exprimé son «admiration» pour l'appel du président Barack Obama, lors de son discours mercredi devant l'Assemblée générale, à la constitution d'un État palestinien dans un an et à son acceptation au sein de l'ONU.

«Bien sûr, il parlait d'un État viable, avec Jérusalem-est comme capitale», a-t-il commenté.

Interrogé sur la reconnaissance du caractère juif de l'État d'Israël, M. Moussa a fait observer: «c'est aussi la terre historique des Palestiniens. Alors il n'y a rien de nouveau. Est historique ce que chacun considère comme étant historique. Mais dans l'histoire, (cette terre) a toujours été un pays arabe», a-t-il dit.