Des milliers de Palestiniens ont fui mardi leurs maisons à l'est de la ville de Gaza, encombrés de sacs et de matelas, après la reprise des tirs de roquettes sur Israël et des raids israéliens sur l'enclave, selon des témoins.

Un journaliste de l'AFP a vu des centaines de Gazaouis abandonner le secteur de Chajaya, pour aller s'abriter dans les écoles de l'ONU transformées en refuges.

Chajaya, une banlieue à l'est de la ville de Gaza, fait face à la frontière israélienne et a été dévastée par plus d'un mois d'hostilités entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

Des témoins ont vu des milliers d'autres habitants du territoire quitter les secteurs de Zeitoun et Chaaf après avoir entendu une série d'explosions.

Des familles fuyaient à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, emportant matelas et provisions.

Huit Palestiniens ont été blessés dans les frappes aériennes israéliennes dont quatre garçons y compris deux âgés de six et neuf ans, selon les services de secours palestiniens.

«Nous avons entendu des explosions. Mes enfants ont eu peur, alors je les ramène à l'école de l'UNRWA où nous étions restés durant la guerre», déclenchée le 8 juillet par une nouvelle offensive israélienne contre Gaza, dit Oum Mohamad Bakrun, qui fuyait à pied avec sa soeur et ses quatre enfants.

Saïd Hilis raconte avoir entendu des bombardements à proximité de sa maison. «Nous avons peur. Nous avons entendu à la radio que la résistance a tiré des roquettes de Gaza et Nétanyahou a ordonné à l'armée de riposter», a-t-il dit.

En pleine trêve devant expirer mardi à minuit, des roquettes ont été tirées de Gaza sur le sud d'Israël, sans faire de victime. En riposte, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a ordonné à l'armée «de frapper les cibles terroristes à Gaza».

«Je pense que le cessez-le-feu est fini. Je prends ma famille chez des proches dans l'ouest de Gaza. C'est plus sûr las-bas», ajoute Saïd Hilis.

Les mêmes craintes ont été exprimées par des familles dans le nord de Gaza, où Raghda al-Mouqqa, une mère de trois enfants âgée de 30 ans veut chercher un refuge ailleurs.

«Nous avons entendu aux nouvelles que la trêve était terminée. Je vais me rendre dans la maison de mes parents dans le centre de la ville de Gaza. Mes enfants étaient effrayés lorsqu'ils ont entendu que la guerre allait reprendre», dit-elle.

Selon un tweet de Chris Gunness, porte-parole de l'UNRWA, l'office de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, 238 000 personnes sont réfugiées dans 81 abris, 2938 Palestiniens en moyenne par abri.

Israël a ordonné le retour de ses négociateurs du Caire où ils tentaient de s'entendre avec les Palestiniens par l'entremise des Égyptiens sur un cessez-le-feu durable.

Et le Hamas a ensuite annoncé que les chances de parvenir à un cessez-le-feu durable «s'évaporent».

La bande de Gaza a été dévastée par les hostilités qui ont fait plus de 2000 morts palestiniens. Côté israélien, 67 personnes ont péri.