Washington a condamné mercredi le bombardement d'une école de l'ONU à Gaza, déplorant que «les milliers de Palestiniens» appelés à évacuer leurs logements par l'armée israélienne ne soient pas en sécurité dans les refuges mis en place par les Nations unies.

La mort de 16 Palestiniens après la chute de deux obus sur une école dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord) - l'une des 83 écoles des Nations unies utilisées pour accueillir les civils fuyant les combats - a provoqué une vive réaction de la Maison-Blanche, qui s'est cependant gardée d'incriminer explicitement Israël.

Les États-Unis «condamnent» ce bombardement, a indiqué le Conseil de sécurité nationale, cabinet de politique étrangère du président Barack Obama. «Nous condamnons également ceux qui sont responsables d'avoir caché des armes dans des bâtiments de l'ONU à Gaza», a poursuivi la porte-parole du NSC, Bernadette Meehan.

Pour la Maison-Blanche, ces événements bafouent la neutralité de l'ONU et démontrent la nécessité d'arriver à un cessez-le-feu «dès que possible».

Depuis le début du conflit, le 8 juillet, l'exécutif américain souligne inlassablement le «droit d'Israël à se défendre» face aux attaques du Hamas via les tunnels et les tirs de roquettes, tout en appelant l'État hébreu à faire le maximum pour épargner les civils.

Le Département d'État a réitéré avec force mercredi son appel à Israël à prendre davantage de mesures en ce sens. «Nous savons que Gaza est une zone très densément peuplée. C'est difficile. Mais nous pensons réellement qu'ils doivent faire plus», a martelé sa porte-parole Marie Harf.

Mais cette dernière a aussi fait part de ses inquiétudes sur le sort des civils sur un ton inhabituellement ferme.

«Des dizaines de milliers de Palestiniens pourraient bientôt être coincés dans les rues de Gaza sans nourriture, sans eau, sans abris si les attaques se poursuivent et c'est la raison pour laquelle il est aussi important de respecter la neutralité de l'ONU quand des civils innocents trouvent refuge dans ces écoles», a-t-elle lancé.

«Lorsque vous voyez une école de l'ONU bombardée, que des civils innocents, dont des enfants, sont tués, c'est assez troublant», a-t-elle ajouté.

Washington a par ailleurs vivement dénoncé les virulentes critiques venues d'Israël contre le secrétaire d'État américain John Kerry.

À peine rentré à Washington le week-end dernier d'un déplacement d'une semaine au Proche-Orient, John Kerry a été critiqué par une presse israélienne et des responsables israéliens lui reprochant d'avoir utilisé Le Caire comme camp de base et raillant ses intenses efforts diplomatiques qui n'ont abouti qu'à une seule trêve de 12 heures.

Le ministre américain a notamment été comparé en Israël à un «éléphant dans un magasin de porcelaine» quand il n'a pas été taxé d'«incompétent» ou de «messianique».

«Ce genre de critiques venant de n'importe quel allié, et évidemment d'Israël, n'ont vraiment pas leur place dans le débat», a estimé Mme Harf, dénonçant des critiques «blessantes et absurdes».

John Kerry a fait plus de 10 navettes en Israël et en Cisjordanie entre juillet 2013 et mars dernier jusqu'à l'échec de la relance du processus de paix au printemps dernier.