Le président iranien Hassan Rohani a déclaré que son pays refusait d'être limité dans son programme d'enrichissement d'uranium comme l'exigent les États-Unis et leurs alliés occidentaux, a rapporté jeudi le site officiel du gouvernement iranien.

«Tous les pays signataires du Traité de non-prolifération (TNP) ont les mêmes droits. Le TNP ne dit nulle part quel doit être le nombre des centrifugeuses», a déclaré M. Rohani lors d'une rencontre avec des membres des cercles de réflexion américains à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

On lui avait demandé pourquoi Téhéran n'accepterait pas de limiter le nombre de ses centrifugeuses, utilisées pour l'enrichissement d'uranium, à 5000 unités pour faciliter un accord avec les pays du groupe 5+1.

L'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) ont repris la semaine dernière à New York leurs difficiles négociations à ce sujet, en marge de l'Assemblée générale.

Téhéran qui possède actuellement 19 000 centrifugeuses, dont environ 9000 en activité, voudrait augmenter sa capacité d'enrichissement par dix d'ici huit ans.

Les pays occidentaux demandent au contraire à Téhéran de réduire le nombre des centrifugeuses en activités à moins de 4000 voire 2000, selon les médias américains.

«Même dans l'accord de Genève (conclu en novembre 2013 entre l'Iran et les pays du groupe 5+1), il est dit que l'enrichissement doit se faire selon les besoins du pays. Ces besoins sont fixés par le gouvernement et le Parlement qui a adopté une loi pour que l'Iran ait une capacité de 20 000 mégawatts d'électricité nucléaire», a déclaré M. Rohani.

Les responsables iraniens affirment que l'Iran doit pouvoir produire une partie du combustible dont il aura besoin pour sa centrale nucléaire de Bouchehr (1000 mégawatts) et d'autres centrales qu'il veut construire avec l'aide de la Russie. Ce qui nécessite le développement de son programme d'enrichissement d'uranium.

Or, les États-Unis et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir utiliser ce programme pour avoir la capacité de construire des armes nucléaires. Ce que Téhéran a toujours démenti.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré lors d'une rencontre avec son homologue grec que l'Iran est «déterminé à ne lier la question nucléaire à aucune autre question», en allusion à la lutte contre les djihadistes du groupe État islamique, a rapporté l'agence officielle Irna.